This site uses cookies.
Some of these cookies are essential to the operation of the site,
while others help to improve your experience by providing insights into how the site is being used.
For more information, please see the ProZ.com privacy policy.
Freelance translator and/or interpreter, Verified site user
Data security
This person has a SecurePRO™ card. Because this person is not a ProZ.com Plus subscriber, to view his or her SecurePRO™ card you must be a ProZ.com Business member or Plus subscriber.
Affiliations
This person is not affiliated with any business or Blue Board record at ProZ.com.
French to English: Les Rencontres D'Arles photography festival: artist biographies General field: Art/Literary Detailed field: Photography/Imaging (& Graphic Arts)
Source text - French Anonyme
xxe siècle
Nous ne savons rien de ce créateur qui, dans l’intimité de son couple, a photographié celle dont on suppose qu’elle est sa femme et qui semble se plier de bonne grâce à ses désirs, dans des scènes qui se situent à l’intérieur mais aussi à l’extérieur. Nous est parvenu un ensemble de deux cents tirages réalisés entre 1930 et 1945, rehaussés à la gouache. Les touches de couleur parfois inattendues ajoutées sur certains détails physiques ou vestimentaires confèrent encore plus d’érotisme à ces œuvres, témoignages du plaisir de leur auteur à maquiller, mettre en scène et embellir son modèle chéri.
Anonyme
xxe siècle, Allemagne
Wie ein Märchen Comme un conte de fées est un album de soixante-douze pages, illustrées recto-verso, qui réunit des collages de photographies découpées dans des magazines et des dessins. On pourrait le dater des années 1960 car il contient un calendrier de 1964. Leur auteur est allemand, peut-être originaire de Berlin (une brasserie berlinoise y est représentée). Le titre de l’album ne reflète pas son contenu,certaines images suggérant une relative violence sexuelle ; l’ensemble relève cependant plus de l’érotisme fantasmé que de la pornographie.
Anonyme Type 42 (anonyme, dit)
xxe siècle
Cet artiste non identifié est à l’origine d’un ensemble d’environ 950 polaroids découvert à New York au printemps 2012. « Type 42 » fait référence à la pellicule utilisée : un film Polaroid apparu sur le marché en 1955 et abandonné en 1992. Il s’agit principalement de portraits d’actrices – parfois déformés, légèrement flous ou pixélisés – capturés lors d’un passage à la télévision. Dans la plupart des cas, le nom de l’actrice est inscrit en bas de la photographie ; y figure parfois également en haut le titre du film ou de la série – souvent de science-fiction ou de série B. Sur 31 d’entre elles, l’artiste a ajouté en haut les mensurations de son sujet. De temps à autre, les bords de l’écran peuvent être considérés comme un dispositif de cadrage mais pour la majorité ils sont absents de l’image.
Morton Bartlett
1909, Chicago, Illinois, États-Unis – 1992, Boston, Massachusetts, États-Unis
Demeurée relativement secrète du vivant de l’artiste, cette œuvre voit le jour entre 1936 et 1963. Pour confectionner ses sculptures réalistes, Bartlett s’initie à la technique du moulage (modelage en argile des parties du corps, moule en plâtre et peinture) et apprend à coudre. Il consacre jusqu’à douze mois à la création de chacune de ses pièces. Il orchestre ensuite de méticuleuses séances de prises de vues : il change les vêtements et les poses, modifie l’éclairage pour obtenir l’atmosphère souhaitée. Ses modèles convoquent une large gamme d’états émotionnels. À côté de ces images, dans un registre diamétralement opposé, Bartlett – photographe commercial de métier – réalise aussi des clichés contextuels et documentaires, dans lesquels ses sculptures sont indistinctement regroupées dans son appartement.
Eugene von Bruenchenhein
1910, Marinette, Wisconsin, États-Unis – 1983, Milwaukee, Wisconsin, États-Unis
Eugene von Bruenchenhein abandonne ses études secondaires, travaillant comme fleuriste et boulanger. Fasciné par la botanique et la science, il met par écrit ses théories métaphysiques relatives aux origines du vivant. Il compose de nombreux poèmes, en plus de se consacrer à la peinture et au dessin. L’œuvre prolifique de von Bruenchenhein se déploie sur une période de cinquante ans. La photographie est sa première pratique, commencée à la suite de son mariage en 1943 avec Eveline Kalke – qu’il appelle Marie – jusqu’au milieu des années 1950. Ainsi transforme-t-il sa salle de bains en chambre noire pour tirer ses photographies en noir et blanc ; il expérimente également la double exposition. Son épouse sera le sujet principal de milliers de clichés qui empruntent à la fois à l’esthétique pin-up, au charme rococo et à l’exotisme tropical. Il peint également à l’huile avec ses doigts, fait cuire ses pièces d’argile dans sa cuisinière, fabrique ses pinceaux avec des cheveux humains et recycle des os de poulet destinés à ses assemblages complexes.
Aloïse (Aloïse Corbaz, dite)
1886, Lausanne, Suisse – 1964, asile de La Rosière, Gimel-sur-Morges, Suisse
Expatriée en Allemagne en 1911, Aloïse Corbaz y travaille comme institutrice, puis comme gouvernante, notamment à la cour de l’empereur Guillaume II, dont elle s’éprend passionnément. Des troubles psychiques se font jour lorsqu’elle a 27 ans. Hospitalisée à partir de 1918, elle devient pensionnaire de l’asile de La Rosière jusqu’à sa mort. Dès son arrivée, elle se met à écrire et à dessiner en cachette mais cette première production est presque intégralement détruite. C’est seulement à partir de 1936 que le directeur de La Rosière et son médecin généraliste commencent à s’intéresser à ses travaux. Aloïse dessine un flot de personnages aux yeux bleus sur le recto et le verso de chaque feuille de papier qu’elle recouvre entièrement, le plus souvent avec des crayons de couleur et des craies grasses, mais aussi parfois avec du suc de pétales ou du dentifrice. Il arrive qu’elle intègre à ses dessins des photographies publicitaires extraites de magazines illustrés, collées ou cousues sur le papier. Souvent, il s’agit d’images qui déclinent des mises en scène différentes du couple, en écho aux histoires amoureuses représentées dans les dessins.
Giovanni Galli
1954, Florence, Italie
Après ses études secondaires, Giovanni Galli travaille d’abord comme représentant en cosmétique et parfums, puis égraine les emplois précaires. À la mort de ses parents, les premiers troubles psychiques apparaissent et s’aggravent rapidement. Interné en 1993 dans une institution spécialisée, il intègre l’année suivante l’atelier La Tinaia, destiné aux patients souffrant de troubles mentaux, où il se consacre à la passion qui l’anime depuis l’enfance : le dessin. Proches de la bande dessinée, la plupart de ses compositions habillent à la fois le recto et le verso des feuilles de papier : une face est peuplée de femmes en tenue légère dans des poses suggestives côtoyant des engins militaires ou spatiaux ; l’autre, sans doute réalisée dans son foyer d’hébergement, est d’ordinaire plus sage. Du texte vient très souvent enrichir l’ensemble, mais aussi des collages de photographies publicitaires extraites des magazines.
Pietro Ghizzardi
1906, Viadana, Italie – 1986, Boretto, Italie
Né dans une famille de journaliers agricoles souvent contraints de déménager, Pietro Ghizzardi vit mal ces changements. En 1931, sa famille se fixe à Boretto. Ghizzardi se consacre à la peinture à partir de 1951. Réalisées sur des cartons de récupération avec des herbes, du vin, du sang, du jus de mûre, de la suie ou des coupures de magazines, ses compositions représentent des parents, des saints, des animaux sauvages, des vedettes du spectacle et un grand nombre de femmes potelées. Empruntés à la presse, les visages de ces femmes offrent des traits angéliques et contrastent fortement avec les corps. Ceux-ci, démultipliés, ont la même forme de poitrine et de ventre, avec un nombril très visible, tandis que quelques-uns semblent dotés d’ailes d’ange. Ghizzardi colle parfois des visages masculins également découpés dans les journaux, dont les corps, beaucoup plus indéterminés, disparaissent dans la toile. Son travail s’affadira peu à peu sous la pression de sa famille.
Günther K.
xxe siècle, Allemagne
Margret est la chronique d’une relation amoureuse secrète qui s’est déroulée de mai 1969 à décembre 1970 entre l’homme d’affaires Günter K., 39 ans, vivant à Cologne, et sa secrétaire Margret S., 24 ans. Pour « raconter cette histoire », Günter K. a réuni dans une mallette 267 photographies montrant Margret dans différents endroits et poses – au travail avec une machine à écrire, en voyage ou dans des chambres d’hôtel, s’habillant, se changeant, au lit ou se maquillant –, 85 documents de commentaires préservés et enfin 88 « témoignages », incluant des cheveux, des poils pubiens, des ongles, des plaquettes vides de pilule contraceptive ou encore un mouchoir taché de sang. Une multitude de factures d’hôtels et de restaurants, de billets de voyage, de tickets d’entrée au spectacle ou de lieux visités, révèlent la vie intime de ces deux personnes. Les notes rédigées à la machine à écrire par Günter K., qui décrivent, sur le mode de protocoles administratifs, les pratiques sexuelles du couple, leur durée, les positions, sont d’autant plus troublantes que leur ton cru, voire obscène, tranche avec la froideur de ces comptes rendus « comptables ».
Miroslav Tichý
1926, Nětčice, République tchèque – 2011, Kyjov, République tchèque
Élève de l’académie des Beaux-Arts de Prague, Miroslav Tichý arrête ses études en 1948 et se consacre à la photographie à partir des années 1970. Il construit lui-même ses appareils photographiques et, par souci d’économie, utilise de la pellicule 60 mm coupée en deux. Il réalise ses clichés – des femmes avant tout – en cachant un appareil sous son pull, appuyant sur le déclencheur au moment propice, sans jamais regarder dans le viseur. Ainsi photographie-t-il des femmes de sa petite ville vivant leur quotidien, dont il saisit les attitudes, les parties du corps et d’où se dégage une forme d’érotisme naturaliste. Il capte des situations où on les voit se déshabiller à la piscine, allongées à moitié nues sur l’herbe. Tirant une multitude de clichés, il les abandonne ensuite à même le sol de sa maison qui devient au cours des années un véritable taudis. Tandis qu’il se clochardise progressivement, Tichy laisse éclore une créativité débarrassée de toute convention. Son travail, découvert par Roman Buxbaum à la fin des années 1990, fait l’objet d’une première reconnaissance internationale grâce à Harald Szeemann qui le présente à la biennale de Séville en 2004. Une grande exposition lui est consacrée en 2008 au centre Georges-Pompidou.
Charles August Albert Dellschau
1830, Allemagne – 1923, Texas, États-Unis
Originaire de Prusse, Charles Dellschau émigre au Texas dans les années 1850. Il aurait vécu en Californie où il aurait été dessinateur pour une société secrète réunissant des inventeurs d’avions, le Sonora Aero Club. Pendant la guerre civile, il se marie. Si ses activités antérieures ne sont quasiment pas documentées, on sait qu’il est alors boucher dans le comté de Fort Bend. À l’âge de la retraite, il s’engage dans la création de douze livres composés de collages – en particulier d’articles et de photographies de presse qtraitant d’aviation –, d’écrits et de dessins d’aéronefs, faits à la plume et rehaussés de gouache ou d’aquarelle. Chaque livre est relié grâce à un système d’onglets constitués de coupures de presse, sur lesquels les pages sont montées. À partir de 1914, ses compositions aux couleurs flamboyantes deviennent plus graves, mettant en scène les catastrophes de son temps. La reliure du dernier livre renvoie inévitablement à l’idée de secret : avec un fil, l’artiste a cousu les deux plats de couverture non seulement du côté du dos, mais également du côté de la tranche, ce qui empêche son ouverture.
Felipe Jesus Consalvos
1891, environs de La Havane, Cuba – 1960, Philadelphie, États-Unis
Natif de la banlieue havanaise, Felipe Jesus Consalvos grandit dans la ferme familiale. Marié, il émigre aux États-Unis : il s’installe d’abord à Miami vers 1920, puis à Brooklyn et finalement à Philadelphie. Il travaille une grande partie de sa vie dans une manufacture de cigares, comme rouleur. Son œuvre est découverte en 1983. Elle comprend plus de huit cents collages sur papier, objets divers, instruments de musique, etc. Dans ses collages, Consalvos utilise en abondance des coupures de presse et les images habillant les boîtes à cigares. Ses œuvres, qui racontent des histoires souvent politiquement subversives quant aux pères fondateurs de l’Amérique, abordent de manière provocante l’impérialisme, la race et la sexualité, mêlant une esthétique burlesque surréaliste au discours politique révolutionnaire des fabricants de cigares cubains.
Henry Darger
1892-1973, Chicago, Illinois, États-Unis
Henry Darger grandit dans un orphelinat puis dans une institution pour enfants attardés. Il travaille ensuite dans divers hôpitaux et se consacre secrètement à la rédaction d’une saga romanesque de quinze mille pages : The Story of the Vivian Girls Les Royaumes de l’irréel. L’action se déroule sur une planète où le royaume chrétien d’Abbieannia – avec à sa tête sept princesses, les Vivian Girls – combat l’État de Glandelinia, qui asservit ses enfants. L’œuvre graphique de Darger est un prolongement de son travail littéraire ; les panoramas aquarellés double face représentent des aventures des Vivian Girls. Livres de fiction, périodiques, publications illustrées sur la guerre de Sécession et ouvrages religieux sont pour Darger autant de sources visuelles utiles à la réalisation de son œuvre. Ses compositions sont nourries de ces protagonistes reproduits et démultipliés, souvent à l’identique, au moyen de papier carbone ; il décalquait ainsi les silhouettes tirées de magazines, de journaux et de bandes dessinées et, selon la taille de l’œuvre, les faisait redimensionner photographiquement dans un laboratoire.
Curzio Di Giovanni
1957, Lodi, Italie
Atteint à sa naissance d’un trouble qui retarde son développement mental et intellectuel, Curzio Di Giovanni entre à l’âge de 22 ans dans un centre de réhabilitation psychiatrique près de Milan, et pratique le dessin dès 2001. Il trouve ses sources dans des photographies de magazines illustrés et réinterprète vedettes de mode et mannequins. Il fait fi des normes relatives aux proportions et à l’anatomie du visage pour donner une version inédite de ses figures. Il trace les éléments principaux de la tête à l’aide d’un crayon à la mine de plomb, puis décline celle-ci en une quantité de détails par des formes circonscrites et juxtaposées qui traduisent zones d’ombre et de lumière, rides, plis du visage, cernes, commissures ou renflements, mèches de cheveux, toutes particularités visibles sur le portrait photographique. Tous les fragments s’assemblent ensuite grâce aux couleurs que l’auteur applique au crayon. Di Giovanni révèle ainsi la polysémie du visage, les différentes identités de l’être et la fragilité de tout individu. Après avoir pratiqué le dessin avec ardeur pendant plusieurs années, il cesse totalement cette activité.
Fumihiro Endo
1972, Japon
Fumihiro Endo vit actuellement seul à Fukuoka et travaille dans un supermarché. À l’âge de 20 ans, il commence à faire des livres à la main. Il fabrique d’abord des magazines miniatures qu’il nomme « Maboroshi-magajin nansensu » [« magazines de fantômes dérangés »], illustrés de mangas, d’extraits de romans, de coupures de presse, etc. Il en produit ainsi 99 en deux ans. Quelques années plus tard, alors qu’il est employé dans une société de vente de médicaments en gros, il poursuit son entreprise d’« édition » par un roman basé sur l’histoire de ses collègues de travail. Puis il commence à confectionner des recueils de sa vie au quotidien, qu’il nomme « Kanren Moso » [« délires associatifs »] : y sont compilés des documents imprimés tels que ses reçus de restaurant, des portraits photographiques de célébrités extraites de magazines, des livrets de films – tout ce qui nourrit ses journées et ses passions –, qu’il associe en vue de créer des histoires originales.
Pepe Gaitán
1959, Bogotá, Colombie
Issu d’une famille bourgeoise, Pepe Gaitán perd très tôt son père. Il suit des études de communication sociale et s’intéresse particulièrement à la radio. Il est un temps professeur. En 1975, le curieux avertissement de sa mère, « Ne mange pas tant de sucreries si tu ne veux pas attraper des amibes », semble être l’origine d’un tournant dans sa vie. C’est en effet à partir de ce moment qu’une profonde transformation psychique s’opère en lui et qu’il commence une œuvre artistique peuplée de « pseudopodes » – ainsi nomme-t-il les amibes. Il passe ses journées dans des bibliothèques, sélectionne avec minutie des textes, les photocopie puis intervient dessus d’abord en rayant la plupart des lettres, ensuite en y ajoutant des collages de photographies découpées dans des magazines et des signes, toujours avec une gamme chromatique très choisie. Les échos de formes qui évoquent une codification personnelle confèrent à ses travaux une force géométrique saisissante. Pepe Gaitán vit aujourd’hui seul à Bogotá et crée sans cesse.
Yohann Goetzmann
1992, France
Yohann Goetzmann est passé par divers établissements spécialisés avant d’être accueilli au centre pour personnes handicapées de la Pommeraie, en Belgique. Passionné par tout ce qui relève des séries, des trajets, des réseaux, il semble trouver en eux une forme d’équilibre. Goetzmann crée des collages numériques avec des captures d’écran représentant des jeux télévisés, des chiffres et des lettres, avec des images de schémas, de plans de chemins de fer, de métros et de bus, mais aussi avec des starlettes ou des présentateurs d’émissions télévisées qu’il associe à des séries de chiffres ou des noms de lieux (destination de lignes de tramway par exemple). Il a développé sa technique artistique en autodidacte. La sauvegarde informatique de ses compositions lui importe peu, la finalité étant pour lui l’impression – concrète – sur le papier. Il transporte constamment avec lui une pochette remplie de feuilles imprimées de ses collages. Goetzmann joue aussi dans le groupe de musique Astéréotypie, formé en 2010 avec trois autres jeunes autistes dans l’institut médico-éducatif de Bourg-la-Reine.
Mark Hogancamp
1962, État de New York, États-Unis
Mark Hogancamp égraine les petits boulots jusqu’à avril 2000, où il est attaqué par cinq hommes à la sortie d’un bar de Kingston pour leur avoir parlé de son amour du travestissement. Laissé pour mort, il passe neuf jours dans le coma, puis près de deux mois à l’hôpital. À sa sortie, il se retrouve très diminué par des lésions cérébrales irréversibles qui le rendent en partie amnésique – son dernier souvenir remonte à 1984, il ne sait plus marcher, ni manger, ni dessiner. L’assurance de santé le couvre un moment puis cesse de le soutenir financièrement. Avec le temps, Hogancamp se construit une nouvelle histoire en créant dans son jardin une cité imaginaire miniature (échelle 1/6e), qu’il baptise Marwencol : un village belge de l’époque de la Seconde Guerre mondiale, où un groupe de femmes secourt un aviateur américain et résiste à l’envahisseur nazi. Les personnages sont des poupées qu’il met en scène dans toutes sortes de situations. Aidées de leur protégé, Captain Hogie, qui figure Hogancamp lui-même, des femmes résistantes affrontent les sadiques nazis, figés pour l’éternité par les photographies qu’en fait leur créateur.
Albert Moser
1928, Trenton, New Jersey, États-Unis
Une fois achevée sa neuvième année d’école, Albert Moser rejoint l’armée. De retour aux États-Unis en 1948, il enchaîne plusieurs petits métiers. En 1960, il s’inscrit à un cours de photographie à la School of Industrial Arts de Trenton et obtient un diplôme qui marque le début d’une longue carrière de photographe. Au début des années 1970, il commence à réaliser des photographies panoramiques composites de paysages et de villes. Ayant choisi une vue particulière, il s’installe à l’endroit d’où il peut la voir, puis tourne lentement son appareil photo, prenant jusqu’à trente clichés différents depuis sa position. Il aligne méticuleusement les images obtenues et les assemble à l’aide de ruban adhésif. Paysages urbains et horizons sont prédominants dans les panoramas de Moser. Les humains n’apparaissent que dans le cadre le plus large. La plupart de ses photos sont également signées au moyen d’un tampon personnalisé. Son œuvre est marquée par une recherche constante d’équilibre et de structure.
Edward Nagrodzki
1915-1999, États-Unis
Inventeur nourri de mysticisme et artiste autodidacte, Edward Nagrodzki était un activiste politique farouchement opposé à Richard Nixon. Sa révolte lui fut inspirée par une haine aiguë de l’armée qui lui aurait volé son invention permettant d’améliorer les moteurs d’avions de chasse. Durant les manifestations, il avait l’habitude de porter un casque ainsi qu’un masque constitué de deux morceaux de noix de coco assemblés entre eux et d’haranguer les foules à l’aide de son Truth Gun [« Pistolet de vérité »], sorte de fusil à tête de clown également réalisé avec une noix de coco. Il avait créé une monnaie à son effigie et collait des slogans contestataires (corruption, impôts, etc.) sur les billets de banque qu’il dessinait à l’encre.
Ilmari Salminen
1929, Helsinki, Finlande – 2008, Finlande
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ilmari Salminen déménage d’Helsinki à Petäjävesi, un petit village du centre de la Finlande, pour aider son oncle. À la mort de celui-ci, en 1986, il hérite du domaine. La retraite venue, il s’installe dans une cabane dans les bois. Peu à peu, il transforme sa petite maison en une sorte de musée, en y installant partout dessins, collages et objets collectés : uniformes de l’armée, téléphones, photographies, pièces de monnaie, billets de banque, etc. Un mur entier est tapissé de photographies de femmes, dont les corps sont recouverts par l’artiste de points d’encre. Il reçoit volontiers des visiteurs. Dans sa production graphique, Salminen utilise des photos d’actualité, des représentations de personnalités politiques, de people mais aussi d’animaux, ou encore de paysages et de villes de Finlande. Collées au centre de la feuille de papier, ces images sont entourées de motifs géométriques et rythmiques dessinés aux feutres de couleur.
Milton Schwartz
1925-2007, États-Unis
Ancien marchand de tissus, originaire de New York, Milton Schwartz passe une grande partie de sa vie à annoter des collages qu’il fait sur des chemises en carton dont il collectionne des liasses entières. Ses compositions sont destinées à répandre la bonne parole puritaine américaine, particulièrement auprès des enfants. Il prend souvent pour référence des personnalités nationales selon lui édifiantes – la famille Kennedy en est un parfait exemple – et trace des parallèles avec les données biographiques des saints. En 1996, recevant le premier prix du National Art Exhibition by the Mentally Ill organisé à la New Gallery de l’université de Miami, il déclare : « Lorsque j’écris, ce n’est pas pour mes contemporains de 1996. Je crois que les prochaines générations trouveront de l’intérêt à cela. » Homme solitaire, Schwartz passera ses dernières années dans une maison de retraite spécialisée de Miami Beach (Floride), où sa ferveur religieuse pourra s’exprimer en toute liberté.
Valentin Simankov
1962, Smolensk, fédération de Russie
Valentin Simankov quitte sa famille pour s’inscrire à l’école d’art de Saint-Pétersbourg. Il y étudie la photographie, le théâtre, le cinéma et la mise en scène. Au bout de deux ans, il abandonne ses études et choisit de « désapprendre ». À la suite de problèmes familiaux, sa vie bascule, il connaît des problèmes de drogue et d’alcool. À partir de 1993, il se rapproche de la religion où il trouve un apaisement à ses tourments intérieurs et s’engage dans une nouvelle voie artistique, créant des photocollages qui manipulent les signes et les symboles de la société. Il travaille beaucoup avec la superposition, joue avec les différents types de papier imprimés. Détournant des photographies extraites de journaux et de magazines – souvent des images d’enfants et de jeunes filles –, collées parfois sur des partitions musicales et croisées avec des fragments de titres, il leur fait raconter son histoire intime mais aussi celle de son pays, en décalage avec l’idéologie officielle. Bien que père de famille, Simankov vit en marginal et vend ses travaux dans la rue, été comme hiver, pour quelques roubles.
Leopold Strobl
1960, Mistelbach, Autriche
Leopold Strobl travaille régulièrement à l’atelier du centre Gugging. Pour réaliser ses dessins, il procède toujours de la même façon, à partir d’une image de presse ou d’une photographie. Une fois le motif choisi, il définit d’abord les zones noires, traitées en aplat, comme le ciel, toujours vert, dont il s’occupe ensuite ; il vient enfin marquer la frontière entre l’obscurité et la lumière. Parfois, une partie de la photo d’origine reste visible, parfois elle est entièrement recouverte. Les zones noires constituent un espace négatif qui domine chaque composition : tantôt elles font partie du paysage, tantôt elles se comportent comme une matière organique qui risque d’envahir toute l’image ou encore transforme celle-ci en vignette. De cette association de formes hétérogènes, il ressort un effet de dissonance qui contribue à l’étrangeté de ces œuvres. Une fois l’œuvre achevée, il colle celle-ci sur un morceau de papier à dessin, puis la signe. Une signature qui comporte son nom et un cœur renfermant une croix avec des rayons. Il est marié et vit en Autriche.
Elke Tangeten
1968, Waimes, Belgique
Elke Tangeten grandit dans la partie germanophone de la Belgique ; l’allemand est sa langue maternelle mais elle maîtrise bien le français. Lorsqu’elle est enfant, on lui diagnostique une déficience mentale légère. Devenue adulte, elle trouve un emploi dans un atelier protégé mais un accident de la route en 1994 met fin à cette activité. Depuis 2006, elle réside à Vielsalm et a intégré les ateliers de l’association La « S » Grand Atelier en 2012. Fragile, elle a besoin de beaucoup d’attention. Tangeten est passionnée par la création textile. À La « S » Grand Atelier, elle a testé plusieurs techniques, de la broderie au tricot en passant par le tissage. Avec le temps, elle semble avoir trouvé le langage artistique qui lui correspond le plus : faire de la broderie sur des photographies et des images chromos, comme en témoignent ses travaux réalisés avec des ex-voto et des images religieuses dans le projet Ave Luïa, une création collective entreprise par l’association entre 2013 et 2015 sur le thème de la religion catholique. À l’heure actuelle, elle aime intervenir sur des pages de magazines des années 1960 mais aussi sur celles qui représentent des madones.
Elisabeth Van Vyve
1957, Anvers, Belgique
Enfant, Elisabeth Van Vyve souffre de nombreux troubles du développement, d’autisme et de problèmes d’audition qui affectent son élocution. C’est d’abord avec le dessin et l’écriture qu’elle parvient à se connecter à son environnement. Plus tard, elle découvre la photographie qui devient une véritable passion ; elle utilise principalement des appareils jetables. Van Vyve s’intéresse à sa famille – surtout les enfants – et à ses amis, aux animaux, aux fêtes d’anniversaires, aux destinations de vacances. Elle se passionne pour le ciel et les nuages, les écrans de télévisions allumées. Sur une période de trente ans, elle documente le monde autour d’elle de manière méthodique et presque exhaustive. Le corpus qui en est issu est considérable : les milliers d’images qu’elle a réalisées sont soigneusement rangées dans de petits albums, archivés sur toutes les étagères disponibles de son appartement puis de sa maison de retraite. Certaines de ses photographies ressemblent à des cartes géographiques, structurées par les lignes qui les parcourent, presque abstraites.
Chapitre 3
Anonyme
xixe siècle
Aucune information n’a été trouvée sur l’auteur de cet album, intitulé a posteriori Obsession, exceptés l’époque et le lieu où il vivait : la technique photographique employée permet de dater sa création des années 1870. Dans un cliché apparaît le journal Petit Lyonnais, dont le premier numéro parut à Lyon le 10 août 1871, suggérant que l’artiste habitait peut-être la région lyonnaise. L’album réunit des collages photographiques représentant des scènes de martyre dont les protagonistes sont des femmes, accompagnées d’un même homme dans le rôle du bourreau. Le nombre de poses demeure restreint : la femme est dans une position de soumission, les bras dans le dos, agenouillée ou debout ; l’homme la domine, le sabre à la main. Grâce à la technique du collage qui permet juxtaposition et répétition, les deux figures se côtoient avec une apparente indifférence. On relève diverses influences dans ces photomontages : celle du théâtre quant à la composition, mais aussi celle des « tableaux vivants ». L’usage du plat pour recevoir la tête décapitée renvoie aux tableaux de saint Jean-Baptiste et Salomé.
Zorro (anonyme, dit)
xxe siècle
« Pendant près de trente ans, un homme se livre au jeu du dédoublement photographique. Dans l’intimité de son appartement, il se met en scène, se travestit et prend des photos, répétant inlassablement l’opération. Peu importe si le dispositif photographique est bricolé et maladroit, peu importe le regard des autres. Par les artifices de la mise en scène et l’enregistrement photographique, il donne forme à son fantasme, s’invente en héros et jouit de lui-même. Cet ensemble, composé d’une centaine de photographies réalisées entre 1940 et 1970, a été trouvé dans une enveloppe soigneusement conservée à l’abri des regards jusqu’à ce jour. En l’absence de toute information sur l’identité de l’auteur, nous l’avons spontanément appelé Zorro, l’homme au fouet, laissant parler les images » (extrait de la publication éditée par la galerie Lumière des roses). L’auteur de ces photographies reste totalement inconnu.
Marcel Bascoulard
1913, Vallenay, France – 1978, Asnières-lès-Bourges, France
L’histoire familiale de Marcel Bascoulard est marquée par le meurtre de son père par sa mère alors qu’il a 19 ans. Il se retrouve à la rue et se fixe à Bourges, logeant dans de simples cabanons. En dépit de cette situation précaire et avec des moyens de fortune, Bascoulard développe jusqu’à sa mort (violente – il sera également assassiné) une pratique artistique prolifique et multidisciplinaire qui alterne performances, photographie, poésie et dessins. Devenu une véritable figure locale, Bascoulard s’habille le plus souvent en femme, portant des robes qu’il confectionne ou commande sur mesure. Sur ces petits formats aux bords crantés, l’expression qu’il arbore est toujours la même : un visage légèrement incliné, sans fard. Des clichés le montrent en jeune fille, sa taille marquée et sa jupe gonflée par des jupons, en élégante bourgeoise, en ménagère, portant un tablier, ou en guerrier samouraï. Toutes ces images permettent de voir l’artiste changer au fil des années, son corps s’affaiblissant et ses cheveux blanchissant peu à peu.
Karel Forman
1929-2017, Ludkovice u Uherskeho Brodu, République tchèque
Jeune homme, Karel Forman était un boxer de haut niveau qui remportait des compétitions. La boxe ne lui permettant pas d’assumer ses engagements familiaux, il apprend le métier de boulanger mais devient finalement chauffeur de camions puis de bus. Sous le regard de sa femme et de ses enfants impuissants, Forman opère un véritable rapt de l’appartement familial, d’une surface de 70 m2, situé dans une petite ville de Moravie. Semaine après semaine, mois après mois, année après année, il recouvre toutes les surfaces disponibles (murs, mobilier, portes, etc.) de milliers de photographies de magazines selon une disposition réfléchie ; pas un centimètre carré n’est épargné. Publicités, portraits de stars et coupures en tout genre se mélangent aux photos de sa propre famille.
Lee Godie (Emily Jamot Godee, dite)
1908, Chicago, Illinois, États-Unis – 1994, Plato Center, Illinois, États-Unis
La vie bien ordonnée et bourgeoise de Lee Godie est bouleversée par la mort de deux de ses enfants. En 1968, elle se retrouve sans abri, vivant dans les rues de Chicago. Dans ce cadre précaire, elle parvient néanmoins à se réinventer et à devenir une artiste à part entière. C’est devant le Art Institute de Chicago qu’elle crée et vend ses peintures, interagissant avec les artistes et acheteurs. Godie devient une figure incontournable de la scène culturelle de la ville. Les autoportraits constituent le cœur de son travail. À partir des années 1970, dans les photomatons de la gare routière de Greyhound, elle génère des centaines d’autoportraits noir et blanc. En un contraste frappant avec la rudesse de ses conditions de vie, elle incarne les figures de la femme fatale, de la célébrité, de la charmeuse. Godie « maquille » ses instantanés de rehauts de peinture et de crayons de couleur. Elle y appose sa signature et de courtes annotations. Une fois réalisés, les clichés ont deux destinations : soit elle les épingle à ses peintures en guise de signature, soit elle les remet aux acheteurs de ses dessins.
Kasuo Handa
1952, Japon – 2016, Onomichi, préfecture d’Hiroshima, Japon
Employé d’un chantier de construction naval à Onomichi, Kasuo Handa consacre tout son temps libre à une unique passion : fumer. Pour l’assouvir, il met en place un dispositif extraordinaire, un véritable cérémonial au cours duquel, année après année, il fabrique ses propres pipes, fume-cigarettes, cendriers, supports pour pipes, à partir de pages de magazines érotiques découpées en lamelles puis collées entre elles ; on en dénombre près de 800. Il meurt à 64 ans d’un cancer de la bouche et laisse derrière lui une énigme qui le conduisit à associer les plaisirs de son addiction au tabac avec des images érotiques – peut-être un rituel pour atteindre l’extrême jouissance.
Marian Henel
1926, Przystań, Pologne – 1993, hôpital psychiatrique de Branice, Pologne
Âgé d’à peine 6 ans, Henel est placé sous la garde d’une famille qui le maltraite. Après la Seconde Guerre mondiale, il est enrôlé dans la police comme chauffeur et gardien, puis travaille dans une ferme agricole d’État. Pour avoir mis le feu à une grange, il est envoyé en prison ; en 1960, on le transfère à l’hôpital psychiatrique de Branice. Avec l’argent qu’il gagne à l’atelier de l’hôpital, il s’achète papier et produits de développement. Il utilise la caméra Druh posée sur un trépied en bois, également de sa fabrication. Des centaines de photographies au format 7x10 cm qu’il a prises, il en reste moins de cent. On l’y voit habillé en femme, très souvent dos au spectateur, exhibant ses fesses. Certains clichés montrent une ou deux poupées vêtues d’uniformes d’infirmière. Henel est fasciné par les femmes aux formes opulentes. Traitant son corps comme un objet artistique, il s’épile, mange du sucre, porte les tenues qu’il se confectionne lui-même – de préférence des robes blanches ; il porte aussi des culottes de son invention pour élargir visuellement ses fesses.
Alexandre Pavlovitch Lobanov
1924, Mologa, fédération de Russie – 2003, Afonino, fédération de Russie
Atteint d’une méningite à l’âge de 7 ans, Alexandre Lobanov devient sourd et muet. Lorsqu’il en a 23, sa famille le fait interner à cause de son comportement agressif. Pendant ses premières années passées à l’hôpital, il est le plus souvent agité et violent, puis il semble accepter peu à peu son destin tout en se renfermant sur lui-même. L’année de ses 30 ans, il commence à dessiner. Il ne montre ses créations qu’une fois terminées et les range dans une petite valise dont il ne se sépare jamais. À partir du milieu des années 1970, il se passionne pour la photographie et réalise de nombreux clichés dans lesquels il se met en scène et crée son propre environnement : sur ces autoportraits, on peut le voir portant des armes fictives, dans un cadre constitué de fusils et de pistolets en carton – il en existe trente-huit variantes –, mais aussi des dessins de symboles ornementaux issus de la propagande communiste : les portraits de Staline et de Lénine, réalisés d’après des photos ou affiches, eux aussi armés, y figurent en bonne place.
Tomasz Machciński
1942, Gorki, Pologne
Tomasz Machciński passe son enfance entre orphelinats, foyers et hôpitaux. Adulte, il est placé dans une école pour handicapés à Wrocław et y apprend à fabriquer des chaussures. En 1963, il obtient un diplôme de mécanicien. Trois ans plus tard, un de ses amis lui offre un appareil photo russe, un Smiena 8. C’est à cette époque qu’il réalise ses premiers autoportraits à l’aide de son appareil photo monté sur une chaussure posée sur un rebord de fenêtre, en guise de pied photographique. Ses archives contiennent plus de 17 000 clichés. Traitant son corps comme un médium, il réalise exclusivement des autoportraits où il se travestit en personnalités connues de l’histoire, de la politique, des arts, ou en personnages inventés. Il décrit ainsi sa démarche : « Je crée des autoportraits depuis 1966. Je n’utilise pas de postiches, ni d’astuces, mais j’utilise tout ce qui se passe dans mon corps : repousse des cheveux, perte de dents, maladies, vieillissement, etc. » Machciński endosse tous les rôles : celui de réalisateur, d’acteur, de maquilleur, de créateur de costumes et d’archiviste de ses propres projets.
Luboš Plný
1961, Ceská Lípa, République tchèque
Luboš Plný se passionne dès l’enfance pour l’anatomie. Au cours d’une visite médicale durant son service militaire, on lui détecte des troubles psychiques. Instable professionnellement, il exerce tour à tour de nombreux métiers mais rêve d’intégrer l’académie des Beaux-Arts de Prague. Non admis en tant qu’étudiant, il est accepté comme modèle et, en 2002, reçoit du recteur le titre de « modèle académique ». Inlassablement, Plný explore le corps via des études anatomiques aux multiples points de vue, exécutées à l’encre et rehaussées d’acrylique, auxquelles il incorpore des matières organiques (sang, poils, cheveux, morceaux de peau et parfois même des dents), mais également des photographies. Il recense, classe, ordonne, dissèque tout ce qui l’entoure et qui peut avoir un effet sur lui et sur son corps. Par le passé, Plný s’est soumis à certaines expériences limites, comme coudre avec du fil son visage à ses bras en se perçant la peau, dans le but de ressentir l’intensité du moindre mouvement de sa tête dans le corps tout entier. Aidé d’un ami, il s’est photographié à tous les stades de cette expérience.
Ichiwo Sugino
1965, Japon
Ichiwo Sugino vit à Fukuyama, dans la préfecture d’Hiroshima. Quand il a 2 ans, ses parents le confient à la garde de ses grands-parents. Traumatisé par cet abandon, il trouve dans les célèbres bandes dessinées de Yoshiharu Tsuge, initiateur du watakushi manga [« bande dessinée du moi »], un monde qui semble vouloir l’accueillir. Doué pour le dessin, il travaille dans une entreprise de design publicitaire. Un jour, une personne de sa connaissance lui demande la raison pour laquelle il se laisse pousser les cheveux : c’est qu’il veut ressembler à Taro Kida, un acteur japonais populaire. Sur le mode de la plaisanterie, cette personne l’encourage à perséverer dans sa tentative d’imitation. De retour chez lui, il se met à modeler son visage à l’aide de ruban adhésif jusqu’à ressembler vraiment à Kida. Cette expérience de transformation est finalement la première d’une longue série qui se poursuit encore aujourd’hui. Depuis lors, régulièrement, Sugino poste sur Instagram ses photographies qui le montrent métamorphosé en des personnages qu’il admire, toujours à l’aide de ruban adhésif, mais aussi de maquillage et d’accessoires variés.
Dominique Théate
1968, Liège, Belgique
Dominique Théate est nourri de la culture des années 1980. En 1987, il s’apprête à entrer aux Beaux-Arts lorsqu’il est victime d’un grave accident de moto. Contre toute attente, il réapprend à marcher, à parler et se remet à dessiner. Si sa mémoire est ancrée dans les années 1980, il se projette dans un avenir radieux et fantasmé d’homme moderne, détenteur de tous les attributs d’une réussite conformiste : l’épouse charmante, l’intérieur coquet, les loisirs footballistiques ou musicaux et l’indispensable BMW. Depuis 2001, Théate, qui s’est lui-même surnommé « Blabla » du fait de sa volubilité, crée dans les ateliers de La « S » Grand Atelier (ateliers de création pour artistes mentalement déficients). À côté du dessin, il est l’auteur d’un travail photographique riche et original. Le plus souvent, il utilise des photographies de magazines représentant des gens du quotidien ou des célébrités auxquelles il ajoute son autoportrait dessiné, acteur dominant de la mise en scène, et délimite son personnage avec des zones de peinture blanche.
August Walla
1936, Klosterneuburg, Autriche – 2001, hôpital psychiatrique de Gugging, Klosterneuburg, Autriche
Fils unique, August Walla est élevé par sa mère. À 16 ans, il est interné pendant quatre ans et diagnostiqué schizophrène. À son retour, il s’invente un « jardin » dans la cour arrière de la maison familiale où il accumule des objets de toutes sortes sur lesquels il peint des mots et des lettres. Dès cette époque, la photographie prend une importance capitale. En 1970, il est de nouveau interné. Ce n’est qu’en 1986 qu’il devient pensionnaire de la Maison des artistes de Gugging. Grâce à ce lieu qui soutient les pensionnaires dans leur création, Walla peut créer librement. Il couvre de dessins et d’inscriptions les murs de sa chambre, ceux de la résidence, les meubles et les bâtiments environnants ; il peint aussi sur les arbres et sur la chaussée. Les sujets de ses photographies sont essentiellement ses propres œuvres. La mère de l’artiste y participe fréquemment ; ensemble, ils ont développé un rituel qui se rapproche de la performance en se photographiant l’un l’autre. Le décès de sa mère en 1993 le laisse dans une détresse irréversible.
Horst Ademeit a consacré les quarante dernières années de sa vie à inventorier l’influence nocive des « rayons froids » sur lui-même et sur son environnement. Il a réalisé des milliers de polaroïds, tous numérotés et datés (6 006 jusqu’à 2004), qui répertorient ses observations quotidiennes. Pour se faire Ademeit déposait sur sa table des journaux, des lettres, de la nourriture, et calculait l’intensité des rayons froids au moyen d’un compteur Geiger, d’un luxmètre ou d’autres instruments de mesure. De cela il faisait un polaroïd et sur la bordure desquels il notait ses observations sur les odeurs, la nature des sons et les ambiances perçues lors de la prise de vue, mais aussi les informations entendues à la radio, les résultats des matchs de football, la météo etc. À ces polaroïds journaliers s’ajoutent des polaroïds d’observation, pris le plus souvent en extérieur, dont le sujet principal est une présence humaine, directe ou indirecte.
John Brill
1951, Newark, New Jersey, États-Unis
Autodidacte, John Brill photographie sa vie quotidienne depuis 1959. Diplômé en psychologie physiologique, il a été chauffeur de poids lourd de 1975 à 1989, puis est devenu conducteur de car scolaire. À l'âge de trente ans, Brill commence à créer un nouveau type d'image. Travaillant exclusivement avec des matériaux traditionnels à base d’argent, il tente de réduire sa clarté pour ne conserver que l'essence des êtres. Ainsi, chaque spectateur peut interpréter individuellement ses images, qui résultent d'un processus de superposition les rendant de moins en moins distinctes. Bien qu'il ait pleinement adopté les outils de travail numériques, Brill photographie presque toujours sur un assortiment de pellicules éclectique, souvent de vieux films 35 mm, avec des appareils en plastique et bon marché. Il imprime généralement les négatifs ainsi obtenus sur une feuille d’halogénure d’argent dans sa chambre noire, ces impressions étant ensuite utilisées comme guides pour la réalisation de tirages argentiques ou converties en fichiers numériques pour des impressions à l’encre sur papier.
Jesuys Crystiano
Vers 1950-2015, Brésil
La biographie de Jesuys Crystiano est très incertaine ; il aurait grandi à Buerarema, dans l’État de Bahia, où il a été scolarisé, puis a passé le reste de ses jeunes années à Rio de Janeiro. Sa vie et son travail ne sont documentés qu’à partir de 2010. À cette époque, il vit dans les rues d’Ilhéus (Bahia) et est pris en charge par ses voisins. C’est alors qu’un hôtelier allemand résidant dans la région commence à s’intéresser aux dessins muraux qu’il a réalisés dans des bâtiments abandonnés. Crystiano crée des centaines de dessins au charbon et au crayon, mais aussi des collages de photographies provenant de journaux, livres ou objets trouvés, dans lesquels les rencontres formelles entre les éléments présents sur les photos et ses propres dessins semblent déclencher la création de mondes irréels peuplés d’êtres et d’objets composites. L’un de ses collages comporte curieusement une photographie de la Chaise avec graisse (1963) de l’artiste allemand Joseph Beuys.
John Devlin
1954, Halifax, Canada
En 1979, alors qu’il suit des études de théologie à l’université de Cambridge au Royaume-Uni, John Devlin connaît de fréquents épisodes psychotiques. De retour au Canada, il fait plusieurs séjours à l’hôpital, puis se lance dans la conception d’une ville utopique, Nova Cantabrigiensis, dessinée et intégrant des photographies de son université. Ses dessins et collages contiennent des codes cachés, des symboles, parmi lesquels le ratio 3:7 est récurrent. Ce ratio indique le nombre respectif de voyelles et de consonnes constituant le nom « Jésus-Christ » et serait présent dans l’architecture de la King’s Chapel à Cambridge. Devlin pense que tout objet qui n’est pas construit selon ce ratio est voué à la destruction et qu’en corrigeant ainsi les défauts de la nature, il peut contrecarrer la maladie et la mort. Pour ses collages, l’artiste puise souvent dans les livres des images de bâtiments universitaires anglais (Oxford et Cambridge) ; parfois, il se sert de ses propres clichés. Il développe lui-même ses films, imprime ses négatifs sur papier avec un agrandisseur et réalise ses tirages.
Frédéric
xxe siècle, France
Le cas de Frédéric fait partie des expériences de psychokinésie (pouvoir présumer du mental sur la matière) menées par Jean-Paul Bailly, un des membres de l’Institut métapsychique international. Pendant l’été 1976, Frédéric se prête à des séances expérimentales quotidiennes, se montrant capable non seulement de courber des ustensiles ménagers, mais de leur imprimer certaines formes qu’on lui demandait d’avance. Plus étonnant encore, quand il se retrouve seul dans l’obscurité complète, qu’il a en main un appareil Polaroid, qu’il place son œil contre le viseur et pense à un sujet particulier, il lui arrive de pouvoir « imprimer » le thème de sa pensée sur le polaroid lui-même. Les séances avec Frédéric ont été initiées par Yvonne Duplessis après qu’elle a découvert ses capacités à tordre les matériaux.
Paul Humphrey
1931, Poultney, Vermont, États-Unis – 1999, Vermont, États-Unis
Après avoir achevé l’école secondaire et effectué son service militaire, Paul Humphrey travaille pendant plusieurs années dans la construction routière. En 1971, il déménage à Brattleboro, devient chauffeur de taxi puis peintre en bâtiment. À l’âge de 57 ans, il est victime d’une grave crise cardiaque qui le force à cesser ses activités. Dans une situation financière et sociale précaire, il survit grâce à une pension modeste et par la collecte de bouteilles et de boîtes de conserve qu’il revend. C’est à cette époque qu’il commence à dessiner. Le point de départ de son travail artistique serait des photographies de classe de sa fille. Par la suite, il photocopie des portraits de stars de cinéma ou de modèles extraits de journaux et catalogues de vente par correspondance – des femmes exclusivement, montrées en gros plan –, qu’il colorie intégralement sur toute la surface de la feuille ; il leur ferme systématiquement les yeux, les transformant en ses « Belles aux bois dormant ». Lors de ses funérailles, on apprend que Humphrey n’a jamais été marié et n’a pas eu d’enfant.
Zdeněk Košek
1949-2015, Duchcov, République tchèque
Dans les années 1980, Zdeněk Košek subit un profond traumatisme psychique qui le conduit à croire qu’il joue un rôle déterminant au sein de l’univers. Se percevant comme une sorte de centrale qui reçoit et émet sans cesse une multitude d’informations, il pense devoir maîtriser les problèmes météorologiques en notant tout ce qui se produit autour de lui. Il est également convaincu que ses gestes – dont les traces de son crayon sur le papier – peuvent générer les pluies ou la sécheresse tout autour de la planète. Ainsi passe-t-il ses journées à sa fenêtre à relever toutes sortes de données sur des cahiers d’écolier, des cartes d’atlas ou de vieux magazines. Il y réunit sons, lettres, chiffres, représentations du sexe et du temps, phénomènes naturels et accidents du quotidien car, pour lui, tout fait sens. La série érotique, unique dans son œuvre, donne à voir des photographies, découpées dans des revues pornographiques, de femmes qu’il a « tatouées » de ses formules magiques. Sur l’image, on voit comment il note, heure après heure, ce qu’il entend et ce qu’il ressent : le corps de la femme devient une image composite, hétérogène.
Alexandre Alexeïevitch Medvedev
1934, Bolochna, oblast de Gorkovskaya, fédération de Russie
Alexandre Medvedev est ingénieur et enseigne la géographie et l’astronomie à Nijni Novgorod. Il a publié de nombreuses études, a participé à des conférences sur les sondes spatiales et la structure de l’univers, notamment l’étude des vibrations. Selon lui, les lois des mouvements vibratoires du cosmos s’appuient sur les relations et mesures entre les distances et le temps. À l’âge de 35 ans, Medvedev devient sourd suite à une maladie cardio-vasculaire. Sa pensée se modifie progressivement, transformant ses connaissances scientifiques en un projet artistique et humaniste. Medvedev invente un tableau, qu’il nomme arbre de la connaissance, démontrant le lien intime qui lie macrocosme et microcosme. Ce tableau est présent dans quasiment tous ses collages, dans lesquels s’entremêlent des slogans, de courtes explications scientifiques, parfois quelques photographies plus intimes. Selon lui, c’est en étudiant et comprenant son tableau qu’on parvient à trouver un équilibre dans sa vie personnelle.
Norma Oliver
1893-1979, États-Unis
Norma Oliver est la fille adoptive d’Helen Butler Wells, qui fonda le groupe spirite dit « de Jansen ». Celle-ci communiquait avec les esprits de défunts célèbres : l’évêque Jansen, Ralph Waldo Emerson, Pythagore, le chef indien Tecumseh, et un grand nombre d’autres indiens d’Amérique, ainsi que des visiteurs des planètes Mars et Jupiter. Norma Oliver était membre de cette confrérie. Sa période de création la plus importante se situe entre 1940 et 1960, pendant laquelle elle compose seize cahiers de dessins remplis de motifs géométriques, médaillons et thèmes floraux représentant les « portraits spirituels » des membres du groupe de Jansen ; certains d’entre eux sont jumelés avec leur portrait photographique.
Ted Serios
1918, Kansas City, Missouri, États-Unis – 2006, Quincy, Illinois, États-Unis
À l’âge de 35 ans, Ted Serios, à l’époque liftier dans un hôtel à Chicago, se met à pratiquer l’hypnose. Il découvre alors qu’il a le pouvoir de projeter mentalement des images sur la pellicule d’un appareil photographique – l’impressionner – et, par la suite, sur le film d’un Polaroid. Les clichés obtenus montrent souvent des bâtiments, généralement un peu flous ou distordus, cependant identifiables. Serios finit par attirer l’attention du psychiatre américain Jule Eisenbud, que les phénomènes parapsychiques intéressent. Celui-ci organise des milliers de séances avec plus d’une centaine d’observateurs différents, scientifiques et universitaires, entre 1964 et 1967. Eisenbud parvient ainsi à rassembler un millier de polaroids. Tous laissent les scientifiques perplexes car dans un cas comme dans l’autre, il n’y a aucune raison objective quant à la lumière d’aboutir à un tel résultat. Ces images sont aujourd’hui conservées à la bibliothèque de l’université de Maryland, dans le comté de Baltimore.
Photos spirites
La métapsychique est, selon le physiologiste Charles Richet (1850-1935), l’étude scientifique des phénomènes dits « paranormaux ». Richet s’intéressait également aux matérialisations d’une mystérieuse substance que certains médiums étaient capables de produire : l’« ectoplasme ». Afin de mener une recherche scientifique indépendante, Richet participe en 1919 à la création de l’Institut métapsychique international. L’existence de l’IMI est malmenée par les controverses avec les équipes scientifiques de la Sorbonne ; l’une de ces querelles concerne la médium Marthe Béraud (1886-1968), connue sous le nom d’Eva Carrière. Marthe Béraud se prêta pendant une vingtaine d’années à des expériences encadrées par la sculptrice Juliette Alexandre-Bisson et, à partir de 1909, par le médecin allemand Albert von Schrenck-Notzing. Elle ne fut jamais prise en flagrant délit de supercherie. Au même titre que les portraits d’hystériques de la Salpêtrière ou les études sur les mouvements de l’air de Marey, ces photographies ont un indéniable intérêt esthétique, qu’il s’agisse du cadrage ou de l’effet de montage dû aux divers types d’« apparitions ».
Ovnis et aliens
Autour des années 1950
Le phénomène des objets volants non identifiés passionne le public depuis des décennies. Leur réalité matérielle s’impose sans que l’on puisse déterminer la source de ces apparitions : s’agit-il de canulars – comme pourraient l’attester trois des photos ici présentées –, de phénomènes naturels, d’essais militaires avec des avions secrets, ou de l’indice de la présence d’une vie extraterrestre ? Cet engouement nourrit l’imaginaire de l’époque, qui voit la prolifération de romans de science-fiction ainsi que l’apparition sur les écrans des premiers films de ce genre. Pendant les sept premiers mois de l’année 1952, la presse américaine est envahie de centaines d’articles relatant des apparitions d’ovnis. L’armée de l’air américaine, qui a créé une unité spéciale en 1947 dans le but d’analyser ce type de phénomènes, se penche sur les rapports les plus intrigants. Cette célèbre photographie, qui semble montrer une usine et un parking, a été prise le 16 juillet 1952 par Shell Alpert, photographe à la station aérienne des gardes-côtes de Salem, Massachusetts. L’image a été rendue publique par le service des garde-côtes américains le 1er août 1952.
Melvin Way
1954, Caroline du Sud, États-Unis
Né en Caroline du Sud, Melvin Way est élevé à Brooklyn. Au lycée, il se passionne pour les sciences. Jeune adulte, il connaît des problèmes psychiques qui l’obligent à interrompre ses études commencées au Technical Career Institute de New York. S’ensuit une marginalisation progressive ; il se retrouve rapidement SDF. Dans des années 1980, il rencontre l’artiste Andrew Castrucci qui prend soin de lui et l’encourage dans son travail artistique ; par la suite, il est accueilli au Healing Arts Initiative de New York. Ses collages de taille très réduite, qu’il conserve pliés dans sa poche ou cachés dans des livres, sont constitués de petits morceaux de papier collés entre eux, noircis au stylo-bille de formules « mathématiques » ou « chimiques » accompagnées de symboles et de mots énigmatiques, puis recouverts par endroits de ruban adhésif. Ils lui réclament de nombreuses heures de travail régulier, parfois à des années d’intervalle. On en dénombre environ cinq cents. Dans son monde, Way associe des événements du passé avec ceux du présent. Des successions de faits imaginaires, mais bien réels pour lui, construisent son monde.
Adolf Wölfli
1864, Bowil, Suisse – 1930, hôpital psychiatrique de la Waldau, Berne, Suisse
Abandonné à l’âge de 7 ans, Adolf Wölfli est placé comme valet de ferme. Arrêté en 1890 pour attentat à la pudeur, il purge deux ans de prison. Diagnostiqué schizophrène et interné à la Waldau en 1895, il y restera jusqu’à la fin de sa vie. L’œuvre de Wölfli comprend des centaines de dessins, des partitions musicales, des collages et de très nombreux écrits, formant une biographie imaginaire de 25 000 pages. Il y réinvente tout : l’histoire, la géographie, la religion, les arts, etc. Après 1905, il utilise régulièrement le collage dans ses cahiers algébriques et géographiques, puis systématiquement dans sa dernière œuvre, Marche funèbre (1928-1930). Il recycle tout : papiers d’emballages, publicités, plans de villes, cartes de restaurants, rapports cliniques, illustrations de toutes sortes, et photographies découpées dans les journaux (images colorisées du Japon traditionnel, paysages, portraits de vedettes, intérieurs cossus, etc.), juxtaposant librement des événéments extérieurs avec des moments clés de sa propre vie.
Translation - English Chapter 1
Anonymous
20th century
Little is known of this artist who took a series of intimate photographs depicting a woman, in all likelihood his wife, who appears to have been a willing model, in scenes located both indoors and outdoors. A total of two hundred such images are in our possession, taken between 1930 and 1945 and enhanced with gouache. The sometimes unexpected hints of color added to certain physical details or clothing only serve to emphasize the eroticism of these works, which are testimony to their creator’s love of making up, stage managing, and embellishing his beloved model.
20th century, Germany
Wie ein Märchen Like a Fairytale is a fully-illustrated seventy-two page album gathering photographic collages cut from magazines and drawings. It can be dated from the 1960s, containing as it does a calendar dating from 1964. The album is the work of a German artist, possibly from Berlin (one image depicts a Berlin brasserie). The title is not representative of the content, with some degree of sexual violence implied in certain images; nevertheless, the overall impression is closer to erotic fantasy than pornography.
Anonymous Type 42 (anonymous, so-named)
20th century
This unidentified artist is the creator behind a collection of around 950 Polaroids discovered in New York in Spring 2012. The title ‘Type 42’ refers to the type of film used, a Polaroid launched in 1955 and discontinued in 1992. The majority of the images are portraits of actresses taken during television appearances; some of these images are deformed, slightly blurry, or pixelized. The majority of the images feature the name of the actress at the bottom of the photograph; some also display the name of the film or series, often sci-fo or B movies, at the top. 31 of the images also display the measurements of the subject at the top. The screen edges can on occasion be considered as a framing device, however the majority of the images are not thus framed.
Morton Bartlett
1909, Chicago, Illinois, United States – 1992, Boston, Massachusetts, United States
Relatively little-known during the artist’s lifetime, this work was created between 1936 and 1963. To create his lifelike sculptures, Bartlett took up casting techniques (clay modelling of body parts, clay and paint casts), and learnt to sew. Each of his works was the fruit of up to twelve months’ work, following which he orchestrated meticulous photography sessions, altering clothing and poses, and modifying lighting to achieve the desired atmosphere. A wide range of emotions come to the surface through his works. Besides these works, and in a diametrically opposed style, Bartlett - a commercial photographer by trade- also took contextual and documentary shots, displaying sculpures gathered haphazardly in his apartment.
Eugene von Bruenchenhein
1910, Marinette, Wisconsin, United States – 1983, Milwaukee, Wisconsin, United States
Eugene von Bruenchenhein gave up his secondary studies, working as a florist and baker. Fascinated by botanics and science, he drafted his metaphysical theories related to the origins of life. He composed a number of poems, as well as devoting himself to painting and drawing. The political works of von Bruenchenhein were undertaken over a fifty-year period. Photography was his principal medium, which he began using after marrying Eveline Kalke – who he called Marie– in 1943, up to the mid-1950s. He thus transformed his bathroom into a dark room for taking black and white photographs; he also experimented with double exposure. His wife was the model for thousands of shots borrowing simultaneously from pin-up aesthetics, rococo charm, and tropical exoticism. As well as these activities, he also created oil paintings using his fingers, cooked clay pieces using his stove, created brushes from human hair, and recycled chicken bones for use in complex montages.
Aloïse Corbaz was expatriated to Germany in 1911, where whe worked as a nurse, then as a governor, most notably in the court of Emperor Guillaume 2, with whom she fell passionately in love. She began to experience mental health issues at 27 years old, and was hospitalized at the Rosière asylum from 1918 until her death. She began secretly writing and drawing immediately upon her arrival at the asylum; however, this first work is almost entirely destroyed. It is only from 1936 onwards that the asylum director started to take an interest in her work. Aloïse drew a group of blue-eyed characters on both sides of every sheet, filling each sheet entirely, most commonly with color crayons and thick chalk, but also with juice from petals or toothpaste. Some of her drawings also incorporate publicity photographs taken from illustrated magazines, stuck or sewn onto the paper. Many of these images depict staging related to her couple, alluding to the love stories portrayed in her drawings.
Giovanni Galli
1954, Florence, Italy
After completing his secondary studies, Giovanni Galli initially worked as a cosmetics and perfumes representative, then through a succession of precarious jobs. The death of his parents brought on the first signs of mental disorder, which rapidly became more serious. Following his admission to a specialised institution in 1993, he joined the La Tinaia workshop the following year, an establishment dedicated to patients suffering from mental illness. Therein he devoted his time to a passion held since childhood: drawing. Similar to comic strips, most of his compositions are drawn on both sides of the paper, with one side depicting scantily-clothed women in suggestive poses next to military or space devices, and the other side, clearly undertaken in his residence, generally more discreet in nature. This combination is often enriched with text and collages of publicity shots taken from magazines.
Pietro Ghizzardi
1906, Viadana, Italy – 1986, Boretto, Italy
Born into a family of roving farming labourers often forced to move home, Pietro Ghizzardi struggled with these frequent changes. In 1931 his family settled in Boretto. Ghizzardi devoted himself to painting from 1951 onwards. Created on recovered cardboard using grass, wine, blood, blackberry juice, soot, or magazine cut-outs, his compositions depict parents, saints, wild animals, celebrities, and a number of plump-bodied women. Taken from press cuttings, the faces of these women display angelic features, in stark contrast to their bodies, which have identically-shaped chests and stomachs, with navel much in evidence, while some appear to be equipped with angels’ wings. Ghizzardi sometimes adds male faces, also cut from newspapers; their bodies are far less defined, and tend to fade into the backdrop. Under pressure from his family, his work gradually fizzled out.
Günther K.
20th century, Germany
Margret is the chronicle of a secret love affair taking place from May 1969 to December 1970 between the 39-year-old Cologne-based businessman Günter K., and his 24-year old secretary Margret S. To "tell this story," Günter K. gathered 267 photographs in a briefcase, showing Margret in different places and poses - using a typewriter at work, traveling or in hotel rooms, dressing, changing, in bed or applying make-up - 85 documents with comments, and lastly 88 "testimonials", including hair, pubic hair, nails, empty contraceptive pill packets, and even a handkerchief stained with blood. Numerous hotel and restaurant bills, travel tickets, and admission tickets for shows and places visited revealingly depict their private life. The notes typed by Günter K., describing, in the style of administrative protocol, the couple's sexual practices, their duration, and positions, are all the more disturbing as their raw, even obscene tone, are in stark contrast to these "accounting" reports.
A pupil at the Prague fine arts academy, Miroslav Tichý ceased his studies in 1948 and devoted himself to photography from the 1970s onwards. He built his photographic equipment himself and used 60mm film for cost-saving reasons. He produced photographs – mainly of women – by concealing a camera under his pullover and pressing the shutter at the appropriate moment, never looking though the lens. He thus took photographs of women from his local town going about their daily business, capturing their demeanor and parts of their body, emananting a form of naturalist eroticism. He captured these women undressing at the swimming pool, lying semi-nude on the grass. He then discarded the huge number of shots onto the floor of his house, which degenerated into a veritable slum over the years. As he descended progressively into vagrancy, Tichy gave free rein to a creativity unburdened by any convention. His work, discovered by Roman Buxbaum at the end of the 1990s, received its first international recognition thanks to Harald Szeemann, who presented the work at the biennial in Sevilla in 2004. In 2008, an extensive exhibition of his work was displayed at the Centre Georges Pompidou in Paris
Charles August Albert Dellschau
1830, Germany – 1923, Texas, United States
Originally from Prussia, Charles Dellschau emigrated to Texas in the 1850s. He lived in California, where he was draftsman for a secret society bringing together airplane inventors, the Sonora Aero Club. He married during the civil war. Though his prior activities are little-documented, it is known that he worked as a butcher in the county of Fort Bend. On entering retirement, he devoted himself to creating twelve books made up of collages – above all aviation press articles and photographs – writings, and drawings of aircraft, using quill and enhanced with goauche or watercolor. Each book is bound using a system of tabs made from press cuttings, onto which the pages are set. From 1914 onwards, his flamboyantly-colored compostions became more somber in nature, depicting contemporary catastrophes. The binding of the last book points to the desire for it to be kept secret: with a thread, the artist bound the front and back on both the spine and edge, thus preventing it from being opened..
Felipe Jesus Consalvos
1891, near Havana, Cuba – 1960, Philadelphia, United States
A native of the suburbs of Havana, Felipe Jesus Consalvos grew up on the family farm. He married and emigrated to the United States: he initially settled in 1920 near Miami, then in Brooklyn, and finally in Philadelphia. He spent a large part of his working life as a roller in a cigar factory. His work was discovered in 1983. It includes more than eight-hundred paper collages, miscellaneous items, musical instruments, etc. In his collages Consalvos used an abundance of press cuttings and cigar box illustrations. His works, recounting often politically subversive stories regarding the founding fathers of America, address imperialism, race, and sexuality in a provocative manner, mixing a surrealistically comic aesthetic with the revolutionary poltical discourse of Cuban cigar manufacturers.
Henry Darger
1892-1973, Chicago, Illinois, United States
Henry Darger grew up in an orphanage, then in an institution for retarded children. He then worked in different hospitals and secretly devoted himself to writing a 1500-page Romanesque saga entitled The Story of the Vivian Girls. The action takes place on a planet where the Christian kingdom of Abbieannia – led by seven princesses, the Vivian Girls – fights the state of Glandelinia, where children are enslaved. Darger’s graphic work is an extension of his literary work; the two-sided watercolor panoramas depict the adventures of the Vivian Girls. Darger also drew visual inspiration from fictional works, periodicals, illustrated publications on the Civil War, and religious works. His compositions are fueled by these multiple and often identical protagonists, using carbon paper; in this way, he traced the outline of silhouettes taken from magazines, newspapers, and comic strips, and, depending on the size of the work, adapted their size photographically in a laboratory.
Curzio Di Giovanni
1957, Lodi, Italy
Curzio Di Giovani was affected from birth by a disorder slowing his mental and intellectual development. At the age of 22 he entered a psychiatric rehabilitation center near Milan, and began drawing from 2001, finding source material in photographs from illustrated magazines which he then used to re-portray fashion celebrities and models, ignoring proportional and facial anatomy norms to produce a unique version of these figures. He traced the main head features using a lead pencil, then broke these down into details using delineated and juxtaposed shapes to portray shadow and light, wrinkles, face folds, dark circles, corners or bulges, strands of hair, and any other features visible on the photographic portrait. Di Giovanni then applied different pencil colors to join the fragments together. Di Giovanni was thus able to bring out the facial polysemy, the different identities, and the fragility of every individual human being. After zealously applying himself to drawing for several years, Di Giovanni then totally ceased drawing.
Fumihiro Endo
1972, Japan
Fumihiro Endo currently lives alone in Fukoaka and works in a supermarket. At the age of 20, he began to produce hand-made books. He began by creating miniature magazines named « Maboroshi-magajin nansensu » [‘magazines of deranged ghosts’], illustrated from mangas, novel extracts, press cuttings, etc. He produced 99 such magazines in two years. Several years later, whilst employed in a wholesale pharmaceutical firm, he pursued his ‘publishing’ enterprise through a novel based on his work colleagues. He then began producing compendia of his everyday life named ‘Kanren Moso’ [‘associative fantasies’], compiling printed documents such as restaurant receipts, celebrity portraits taken from magazines and film booklets–the main elements fueling his daily life and passions - and associating these in the aim of creating original stories.
Pepe Gaitán
1959, Bogotá, Colombia
From a middle-class family, Pepe Gaitán lost his father at a very young age. He studied social communication and took a particular interest in radio. He worked for a time as a teacher. In 1975, he received an unusual warning from his mother: ‘Don’t eat so much candy or you’ll catch amoebas’. This appears to have been a turning point in his life, as from this moment on he underwent a profound mental transformation and began an artistic work inhabited by ‘pseudopodes’, the nomenclature he used for amoebas. He started spending his days in libraries, carefully selecting texts for photocopying, then erasing most of the letters from the sheet and adding collages of photographs cut from magazines and signs, always using a carefully-selected range of colors. The resonance of shapes hinting at personal coding lend his works a striking geometric force. Today, Pepe Gaitán lives alone in Bogota and continues to create unceasingly.
Yohann Goetzmann
1992, France
Yohann Goetzmann spent time at a number of specialized establishments before being taken in at the center for handicapped people in Pommeraie, Belgium. He seems to find some form of balance through a passion for sequences, journeys, and networks. Goetzmann creates digital collages using screen captures displaying game shows, numbers and letters, with images of diagrams, railway, underground, and bus networks, as well as starlets or presenters of television shows associated in his mind with chains of numbers or place names, for example underground railway line destinations. He is entirely self-taught in terms of artistic technique. He places little importance on saving his creations to computer; the printed paper version represents for him the final purpose of his creations. He always carries on his person a pocket folder full of printed copies of his collages. Goetzmann also plays music as a member of Astéréotypie, formed in 2010 along with three other young autists from the medico-pedagogic institute in Bourg-la-Reine.
Mark Hogancamp
1962, State of New York, United States
Mark Hogancamp worked in a succession of menial jobs until April 2000, when he was attacked by five men as he left a bar in Kingston after telling the men of his love of cross-dressing. Left for dead, he spent nine days in a coma, then nearly two months in hospital. The resulting and irreversible brain damage (causing partial amnesia) left him severely diminished – with his last memory dating from 1984 - and unable to walk, eat, or draw. He was covered for a time by health insurance, however this financial support was subsequently withdrawn. In time, Hogancamp developed a new avenue for himself by creating an imaginary miniature city (scale 1 to 6) in his garden, christening it Marwencol: a Belgian village from the time of the Second World War, in which a group of women rescue an American pilot and resist the Nazi invader. The character figures are dolls acting out all kinds of situations. Assisted by their protégé, Captain Hogie, representing Hogancamp himself, women of the resistance affront sadistic Nazis, frozen in time by the photographs taken of them by their creator.
Albert Moser
1928, Trenton, New Jersey, United States
Following his ninth year of school, Albert Moser joined the army. Returning to the United States in 1948, he worked in a series of minor jobs. In 1960, he enroled in a photography course at the Trenton School of Industrial Arts and obtained his diploma, signaling the start of a long career in photography. At the beginning of the 1970s, he began to produce panoramic composite photographs of landscapes and cities. Once he had chosen a particular view, he set up his equipment from the best vantage point, before slowly turning his camera, taking up to thirty different shots from his standpoint. He meticulously aligned the resulting images which he then assembled using adhesive tape. Urban landscapes and horizons are a predominant feature in his panoramas, with human beings only appearing in the largest frame. The majority of his photos are also signed with a personalized stamp. His works are characterized by a constant search for balance and structure.
Edward Nagrodzki
1915-1999, United States
An inventor fueled by mysticism and a self-taught artist, Edward Nagrodzki was a political activist fiercely opposed to Richard Nixon. His revolt was inspired by an acute hatred of the army, who appear to have stolen his invention for improving jet fighter engines. During demonstrations, he usually wore a helmet and a mask made from two slices of coconut, and harangued the crowds using his Truth Gun, a kind of rifle with a clown’s head also made from a coconut. He created a coin with his effigy and stuck ink-drawn dissenting slogans (corruption, taxes, etc.) onto bank notes.
Ilmari Salminen
1929, Helsinki, Finland – 2008, Finland
During the Second World War, Ilmari Salminen moved from Helsinki to Petäjävesi, a small village in the center of Finland, to help his uncle. Following the latter’s passing in 1986, Salminen inherited his uncle’s estate. Upon retiring, he settled in a cabin in the woods, where he gradually transformed his modest abode into a sort of museum, installing drawings, collages and collected artefacts: army uniforms, telephones, photographs, coins, banknotes, and so on. An entire wall is lined with photographs of women, whose bodies Salminen covered with ink dots. He warmly welcomed visitors. În his graphic production, Salminen used contemporary photos, pictures of political and celebrity figures as well as images of animals, landscapes, and Finnish towns. These images, attached to the centre of the sheet of paper, are surrounded with geometric and rhythmic patterns drawn using colored felt pens.
Milton Schwartz
1925-2007, United States
A former fabric merchant originating from New York, Milton Schwartz spent a large portion of his life creating and annotating collages on cardboard folders, of which he collected whole bundles. He designed his creations in the aim of spreading the puritan word of America, in particular among children. National figures he considered inspirational (the Kennedy family being a perfect example) often served as a point of reference for Schwartz, who drew parallels with biographical details of saints. In 1996, receiving first prize at the National Art Exhibition by the Mentally Ill held at the New Gallery of Miami University, he declared: ‘When I write, it is not for my contemporaries in 1996. I believe that future generations will also find interest in my work’. Schwartz, a solitary man, spent his final years in a specialized retirement home by Miami Beach in Florida, where he could express his religious fervor freely.
Valentin Simankov left his family to enrol in the Saint Petersberg school of art, where he studied photography, theatre, cinema, and production. He abandoned his studies after two years and chose to ‘unlearn’. In the wake of family issues, his life unravelled, and he was afflicted with drug and alcohol problems. From 1993, he turned to religion, finding some relief from his internal torment, and pursued a new avenue as an artist, creating photocollages that subvert the signs and symbols of society. He uses layering in much of his work, and plays around with different types of printed paper. Reapproprating photographs taken from newspapers and magazines – often images of children and young girls – sometimes pasted onto musical scores and intermingled with fragments of titles, his works tell both his personal story and that of his country, out of step with the official ideology. Though a family man, Simankov lives on the fringes of society and sells his works in the street for a few roubles all year round.
Leopold Strobl
1960, Mistelbach, Austria
Leopold Strobl regularly works at the workshop in the Gugging center. He always undertakes his drawings in the same way, using a press shot or photograph as a base. One he has chosen a pattern, he first defines the dark areas, which are covered with a solid coating. He then uses the same process for the sky, always colored green; lastly, he delineates the border between darkness and light. Part of the original photo sometimes remains visible, and is sometimes entirely covered. The dark areas form a negative space that dominates each of his compositions, sometimes blending into the landscape, sometimes acting as an organic matter that threatens to pervade the whole image or transform it into a vignette. A sensation of dissonance emerges from this combination of distinct forms, contributing to the strangeness of his works. Once completed, he attaches his work to a sheet of drawing paper which he then signs. His signature includes his name and a heart bearing a cross with rays of light. Strobl is married and lives in Austria.
Elke Tangeten
1968, Waimes, Belgium
Elke Tangeten grew up in the German part of Belgium; her mother tongue is German, but she also has a good command of French. During her childhood she was diagnosed with a slight mental deficiency. When she reached adulthood, she found work in a sheltered workshop, but in 1994 a road accident put paid to this activity. She has lived in Vielsalm since 2006, joining the workshops of the ‘S’ Grand Atelier association in 2012. Emotionally fragile, she requires a great deal of attention. Tangeten is passionate about textile design. She has tried out several techniques at the ‘S’ Grand Atelier, including embroidery, knitting and weaving. Over time, she seems to have found the artistic language best suited to her: embroidering on photographs and chrome images, as evidenced by her work undertaken with ex-voto and religious images in the Ave Luïa project, a collective enterprise creation between 2013 et 2015 on the theme of catholic religion. She currently enjoys working using pages from magazines from the 1960s as well as representations of the Madonna.
Elisabeth Van Vyve
1957, Antwerp, Belgium
As a child, Elisabeth Van Vyve suffered from a number of developmental disorders, autism, and hearing problems affecting her elocution. It was first through drawing and writing that she was able to connect with her environment. She subsequenty discovered photography, which became a true passion for her, mainly using disposable cameras for her photography. Van Vyve is interested in her family – the children in particular – and her friends, animals, birthday parties, and holiday destinations. She is particularly fascinated by the sky and clouds, as well as switched-on television screens. Over a period of thirty years, she documented the world around her methodically and near-exhaustively. The resulting body of work is considerable: the thousands of images she has taken are carefully arranged in small albums, filed on every available shelf in her flat and in her retirement home. Some of her photographs resemble maps, structured by the lines running through them, almost abstract.
Chapter 3
Anonymous
2Oth century
No information has been found regarding the artist behind this album, posthumously titled Obsession, other than the time period and place of residence: the photographic technique used indicates that the work was created in the 1870s. One image features the Petit Lyonnais newspaper, which first appeared in Lyon on the 10th August 1871, suggesting the artist may have lived in the Lyon region. The present album gathers photographic collages depicting martyrdom scenes with female protagonists accompanied by a sole male character in the role of executioner. The number of poses is limited: the woman is seen in a submissive position, arms tied behind her back, on her knees or standing; the man dominates her, sword in hand. With a collage technique allowing for both juxtaposition and repetition, the two characters coexist in apparent indifference. A number of influences can be observed in these photomontages: the composition betrays the influence of both the theatre and ‘living paintings’, (‘tableaux vivants’). The use of a dish to catch the decapitated head alludes to the paintings of Saint Jean-Baptiste and Salomé.
Zorro (anonymous, so-called)
2Oth century
‘Over nearly thirty years, a man of unknown identity took particular enjoyment in photo duplication. Staged in the privacy of his flat, he took photographs of himself in a variety of disguises, repeating the process indefatigably, with no concern for the homemade, ungainly photographic apparatus or how he could be perceived by others. Through different staging devices and photographic recording, he thus gave shape to his fantasies, casting himself as the hero and wallowing in self-admiration. This collection, made up of a hundred photographs taken between 1940 and 1970, was discovered in an envelope until now carefully hidden from public view. As we have no information whatsoever regarding the creator’s identity, we decided on a whim to call him Zorro, the man with the whip, letting the images speak for themselves’. (Extract from the information published by the Lumière des Roses gallery). The creator of these photographs remains totally unknown.
Marcel Bascoulard
1913, Vallenay, France – 1978, Asnières-lès-Bourges, France
The family history of Marcel Bascoulard was marked by his father’s murder at the hands of his mother when Marcel was 19 years old. He found himself homeless and settled in Bourges, staying in basic shacks. Despite his precarious situation and living on a shoestring, Bascoulard developed into a prolific and versatile artist, alternating performance, photography, poetry, and drawings right up to his death (equally violent: he was also killed). He became an emblematic local figure, often dressing as a woman, wearing dresses of his own making or ordered to measure. He always wears the same expression on these small-format, serrated-edged images: face slightly tilted, open and candid. The images depict him variously as a young girl, with prominent waist and skirt puffed out with petticoats, as an elegant bourgeoise, as an apron-wearing housewife, and as a Samurai warrior. Each of these images bear testimony to the effect of the advancing years on the artist, his body becoming gradually frailer and his hair whiter.
Karel Forman
1929-2017, Ludkovice u Uherskeho Brodu, Czech Republic
Karel Forman was in his youth an outstanding, competition-winning boxer. As boxing prevented him from assuming his family commitments, he learnt the baker’s trade before finally becoming a lorry driver then bus driver. His wife and children could only look on helplessly as Forman proceeded to take over the 70 m2 family apartment located in a small town in Moravia. Week after week, month upon month, year after year, he covered every available surface – walls, furniture, doors, and so on – with thousands of carefully laid-out magazine photographs; not a single square centimeter of space was spared. Advertisements, celebrity shots, and all kinds of cut-outs share space with family photographs.
Lee Godie (Emily Jamot Godee, as named)
1908, Chicago, Illinois, United States – 1994, Plato Center, Illinois, United States
The hirtherto well-ordered and comfortably bourgeois life of Lee Gide was shattered by the death of two of her children. By 1968 she had become homeless, living in the streets of Chicago. Despite her precarious situation, she nonetheless found the inner resources to reinvent herself and become a fully-fledged artist, creating and selling her paintings in front of the Chicago Art Institute and interacting with artists and buyers alike. Godie became a key figure of the city’s cultural scene. Self-portraits represent the cornerstone of her work. From the 1970s onwards, she produced hundreds of black and white self-portraits using the photo machines of the Greyhound bus station. In stark contrast to her harsh living conditions, in these images she takes on the character of the femme fatale, celebrity, or seductress. Godie ‘made up’ her snaps with paint highlights and crayons, adding her signature and brief annotations. Once completed, Godie either used these snaps as a ‘signature’ on her paintings or distributed them to buyers of her paintings.
Kasuo Handa
1952, Japan – 2016, Onomichi, Hiroshima, Japan
Working on a naval shipyard in Onomichi, Kasuo Handa devoted all his free time to a single passion: smoking. To satisfy this passion, he set up an extraordinary device, a veritable ceremonial in which, year after year, he created nearly 800 of his own pipes, cigarette-holders, ashtrays, and pipe holders. He died at the age of 64 from mouth cancer and left behind the mystery of what led him to associate the pleasures of his tobacco addiction with erotic images – perhaps a ritual to achieve the ultimate pleasure.
At barely 6 years old, Henel was placed in the custody of a family who subjected him to abuse. After the Second World War, he enroled in the police service as driver and watchman, before working on a state-owned farm. He was sent to prison for setting fire to a barn; in 1960, he was transfered to the Branice psychiatric hospital. The money he earned at the hospital workshop enabled him to purchase paper and material for developing. He took hundreds of 7x120cm-format photos using a Druh camera set up on a wooden tripod of his own creation; less than a hundred of these imags remain. These depict him dressed as a woman, often a rear view exposing his posterior. Certain photos show one or two dolls dressed in a nurse’s uniform. Henel was fascinated by generously-proportioned women. Using his body as an artistic object, he can be seen waxing himself, eating sugar, and wearing clothes made by his own hand – with a preference for white dresses; he also wore patented knickers to visually enlarge his buttocks.
Stricken by meningitis at the age of 7, Alexander Lobanov became deaf and dumb. At the age of 23, his family had him institutionalized due to his aggressive behavior. During his first years in the hospital, he was most often agitated and violent, before seemingly accepting his destiny whilst becoming more withdrawn and insular. When he reached the age of 30, he began to draw. He only showed his creations once completed and filed them in a small suitcase which never left his side. From the mid-1970s, he became passionate about photography, taking a number of self-staged shots of himself in his created environment. In these self-portraits, he can be seen carrying fictitious weapons, against a backdrop of cardboard rifles guns – of which there are thirty-eight variants - or drawings of ornamental communist propaganda symbols: the portraits of Stalin and Lenin, made from pictures or posters, and also armed, feature prominently.
Tomasz Machciński
1942, Gorki, Poland
Tomasz Machciński spent his childhood moving between orphanages, homes, and hospitals. Once he reached adulthood, he was placed in a school for handicapped people in Wrocław, where he learnt to make shoes. In 1963 he obtained a diploma in mechanics. Three years later, a friend of his gave him a Russian Smiena 8-type camera. During this period, he produced his first self-portraits, using a shoe-mounted camera placed on a window-ledge as a photographic support. His archives contain more than 17,000 shots. Using his body as a medium, he takes self-portraits exclusively, dressing up as well-known historical, political, or artistic figures, or as imaginary characters. He describes his creative process thus: ‘I have been creating self-portraits since 1966. I don’t use wigs or gimmicks, I simply use what is actually happening to my body: hair growth, tooth loss, illness, aging, etc.’ Machciński takes on every role: director, actor, make-up artist, costume-maker, and archiver of his own projects.
Luboš Plný
1961, Ceská Lípa, Czech Republic
Luboš Plný developed a passion for anatomy from childhood. He was first diagnosed with mental illness while undergoing a medical check-up during his military service. He moved from one job to another without acquiring any professional stability, but dreamt of enroling at the Fine Arts Academy in Prague. Though not admitted as a student, he was taken on as a model, and received the title of ‘academic model’ from the rector in 2002. Plný has explored the human body tirelessly through multi-viewpoint anatomical study, undertaken using ink and enhanced with acrylic, to which he adds organic materials (blood, body and head hair, pieces of skin, and even teeth) as well as photographs. He identifies, classifies, arranges, and dissects everything around him that can have an effect on him and his body. In the past, Plný has subjected himself to some extreme experiments, such as sewing his face to his arms through skin-piercing, in the aim of experiencing the intensity of the slightest head movement over his whole body. Assisted by a friend, he photographed himself at every stage of this experiment.
Ichiwo Sugino
1965, Japan
Ichiwo Sugino lives in Fukuyama, in the Prefecture d’Hiroshima. At the age of 2, his parents placed him in the custody of his grandparents.Traumatized by this abandonment, he found in the famous comic strips of Yoshiharu Tsuge, originator of the watakushi manga a world seemingly happy to take him in. Displaying a gift for drawing, he found work in a commercial design company. One day, an acquiantance enquired as to why he let his hair grow long: it was to resemble Taro Kida, a popular Japanese actor. With tongue in cheek, his acquaintance encouraged him to persevere with his attempt at imitation. On returning home, Sugino began to model his face using adhesive tape until he bore a genuine resemblance to Kida. This transformation experiment turned out to be the first in a long series which continues today. Since then, Sugino has regularly posted self-portrait photos showing him metamorphosized into people he admires, using adhesive tape as well as make-up and accessories.
Dominique Théate
1968, Liège, Belgium
Dominique Théate draws inspiration from 1980s culture. In 1987, as he was ready to enrol in the Fine Arts school, he was the victim of a serious motorcycle accident. Against all expectation, he re-learnt to walk and speak, and took up drawing once again. Though his memory remains anchored in the 1980s, he projects himself onto a glowing and imaginary future as a modern man with all the attributes of conventional success: charming wife, well-decorated interior, footballing or musical pursuits, and the indispensable BMW. Since 2001, Théate, who created his own nickname ‘Blabla’ in reference to his voluble nature, has continued creating in the workshops of the ‘S’ Grand Atelier (creative workshops for mentally-handicapped artists). Besides drawing, he is the author of a rich and original body of photographic work. In most cases, he uses photographs taken from magazines depicting everyday people or celebrities, to which he adds a drawn and prominent self-portrait, delineating his figure with areas of white paint.
August Walla
1936, Klosterneuburg, Austria – 2001, Gugging psychiatric hospital, Klosterneuburg, Austria
An only child, August Walla was raised by his mother. At age 16, he was internalized for four years and diagnosed as schizophrenic. On his return, he invented a ‘garden’ in the yard behind his family home, where he gathered objects of all shape and size onto which he painted words and letters. From this time onwards, photography became of crucial importance to him. In 1970, he was once again internalized. It was only in 1986 that he became a resident at the Gugging “Maison des Artistes”. Thanks to the creative support provided here, Walla was able to create freely. He covered his bedroom wall, as well as the walls of the main residence, furniture and nearby buildings, with drawings and inscriptions; he also painted on trees and on the pavement. The figures in his photographs are essentially his own works. His mother often participated in his photographic creations; together, they developed a quasi-performance ritual by photographing each other. His mother’s death in 1993 left Walla hopelessly and irreversibly distressed.
Horst Ademeit devoted the last forty years of his life to creating an inventory recording the damaging effect of ‘cold rays’ on both himself and the environment. He took thousands of Polaroid shots, all numbered and dated (6006 up to 2004), listing his daily observations. To this end, Ademeit put newspapers, letters, and food on his table and calculated the intensity of the cold rays using a Geiger counter, light meter, or other measuring instruments. From this he created a Polaroid, noting his observations on the smells, types of sound and atmosphere detected while taking the photo as well as information heard on the radio, football scores, weather forecasts, etc. These daily Polaroid shots were complemented by observational Polaroids, generally taken outdoors, and using humans as subjects, directly or indirectly.
John Brill
1951, Newark, New Jersey, United States
Self-taught, John Brill has been photographing his daily life since 1959. Graduated in physiological psychology, he worked as a driver of heavy load vehicles from 1975 to 1989, before becoming a school bus driver. At the age of thirty, Brill began creating a new type of image. Working exclusively with traditional silver-based materials, he sought to reduce clarity and thus reduce living beings to their bare essence. Each viewer can thus interpret his images in their own way, as a result of a layering process which makes the images less and less dictinct. Although fully adept at using digital working equipment, Brill almost always takes his photographs using an eclectic range of films, often old 35mm films, with plastic, low-cost cameras. He generally prints the resulting negatives on a halide sheet in his dark room; these prints are then used as guides for producing silver prints or converted into digital files for ink printing on paper.
Jesuys Crystiano
Circa 1950-2015, Brazil
The biography of Jesuys Crystiano is very unclear; it is thought that he grew up in Buerarema, in the state of Bahia, where he went to school, before spending the remainder of his youth in Rio de Janeiro. His life and work were only documented from 2010 onwards. During this period, he lived in the streets of Ilhéus (Bahia) and was taken care of by his neighbors. It was at this time that a German hotelier living in the region began to take an interest in the wall drawings created by Cystiano in abandoned buildings. Crystiano created hundreds of drawings from charcoal and crayon, as well as collages of photos taken from newspapers, books, or found objects; this formal meeting between the elements and objects present in the photos and his own drawings appears to trigger the creation of unreal worlds inhabited by both living beings and composite objects. Oddly, one of his collages incorporates a photograph from the Chaise avec graisse (1963) by the German artist Joseph Beuys.
John Devlin
1954, Halifax, Canada
In 1979, whilst studying theology at the University of Cambridge in the United Kingdom, John Devlin suffered frequent psychotic episodes. Returning to Canada, he spent several periods in hospital, before devoting himself to designing an imaginary city, Nova Cantabrigiensis, drawn from and incorporating photographs of his university. His drawings and collages contain hidden codes and symbols, among which the ratio 3:7 reoccurs frequently. This ratio indicates the respective number of vowels and consonants making up the name ‘Jesus Christ’ and is known to be present within the architecture of the King’s Chapel in Cambridge. Devlin believes any object not built according to this ratio to be destined for destruction, and that by thus correcting nature’s flaws, he can conteract illness and death. For his collages, the artist often draws upon books containing images of English university buildings (Oxford and Cambridge); at other times, he uses his own shots. He develops his films himself, printing the negatives onto paper with an enlarger, then producing the final prints.
Frédéric
20the century, France
The case of Frédéric is one of the psychokinesthetic experiments (the ability to project thoughts onto matter) conducted by Jean-Paul Bailly, member of the International Institute of Metaphysics. During summer 1976, Frédéric underwent daily experimental sessions, proving capable not only of bending household utensils, but also of ‘printing’ specific pre-determined shapes onto them. Even more astonishingly, when alone in total darkness with a Polaroid camera in hand and his eye against the lens, he was sometimes able to think of a particular subject and ‘print’ the theme onto the Polaroid itself . The sessions with Frédéric were initiated by Yvonne Duplessis after she discovered his ability to bend materials.
Paul Humphrey
1931, Poultney, Vermont, United States – 1999, Vermont, United States
After finishing secondary school and carrying out his military service, Paul Humphrey worked in road construction for several years. In 1971 he moved to Brattleboro, working first as a taxi driver then as a building painter. At the age of 57, he suffered a serious heart attack that forced him to stop his professional activities. In a precarious financial and social situation, he survived thanks to a modest pension, and by collecting bottles and food cans which he then resold. He began to paint during this period, his daughter’s class photographs supposedly serving as a base for his artistic work. He subsequently made photocopies of portraits of cinema stars or models taken from newspapers and sales catalogues - exclusively close-ups of women – which he colored in full over the whole page; he systemically portayed them with eyes closed, turning them into his own ‘sleeping beauties’. At his funeral, we learnt that Humphrey never married and had no children.
Zdeněk Košek
1949-2015, Duchcov, Czech Republic
In the 1980s, Zdeněk Košek suffered a profound mental trauma that led him to believe that he played a determining role within the universe. Seeing himself as a kind of ‘power station’ constantly receiving and sending out huge amounts of information, he felt he had to control meteorological problems by taking note of everything happening around him. He was generally convinced that his actions – including pencil traces on paper– could bring on rain or drought all over the planet. He thus spent his days at his window noting all sorts of data on school notebooks, atlas maps, or old magazines, gathering sounds, letters, numbers, sexual or temporal symbols, natural phenomena, and everyday accidents, all of which made perfect sense to him. The erotic series, unique among his work, shows photographs cut from pornographic magazines, depicting women who he has ‘tattooed’ with his magic formulae. We can observe on the image how he notes, hour by hour, what he hears and feels: the female body becomes a composite, multi-faceted image.
Alexandre Alexeïevitch Medvedev
1934, Bolochna, oblast of Gorkovskaya, Russian Federation
Alexandre Medvedev was an engineer and taught geography and astronomy at Nijni Novgorod; he has published numerous studies, and participated in conferences on space probes and the structure of the universe. He believes that the laws governing vibratory movements within the cosmos rely on the relationships and measures between distance and time. At the age of 35, Medvedev became deaf following a cardiovascular illness. His thoughts altered progressively, transforming his scientific knowledge into an artistic and humanist project. Medvedev invented a chart, which he named the tree of knowledge, demonstrating the close link between macrocosms and microcosms. This chart is present is virtually all his collages; these collages mix slogans, brief scientific explanations, and sometimes a few more intimate photographs. He believes that a balance in ones personal life can be achieved through studying and understanding his chart.
Norma Oliver
1893-1979, United States
Norma Oliver is the adopted daughter of Helen Butler Wells, founder of the spiritualist group known as ‘De Jansen’, who communicated with the spirits of deceased celebrities: Bishop Jansen, Ralph Waldo Emerson, Pythagoras, the Indian chief Tecumseh, and a large number of other American Indians, as well as visitors from planets Mars and Jupiter. Norma Oliver was a member of this fellowship. Her most significant creative period was between 1940 and 1960, during which she composed sixteen notebooks of drawings filled with geometric patterns, medallions, and floral motifs portraying ‘spiritual portraits’ of the members of the De Jansen group; some of these are matched with their photographic portrait.
Ted Serios
1918, Kansas City, Missouri, United States – 2006, Quincy, Illinois, United States
At the age of 35, Ted Serios, then working as an elevator operator in a Chicago hotel, took up hypnosis. He thus discovered that he possessed the power to mentally project images onto camera film – to ‘print’ the image – and, subsequently, onto Polaroid film. The resulting shots often display buildings, generally somewhat blurred or distorted, but recognizable nonetheless. Serios eventually attracted the attention of the Amercian psychiatrist Jule Eisenbud, the latter having a keen interest in paraphysical phenomena. Between 1964 and 1967 Eisenbud organized thousands of sessions with more than a hundred different observers, scientists and academics. Eisenbud was thus able to gather a thousand Polaroid shots, all of which left the scientists puzzled as there was no objective light-related explanation for the resulting images. These images are today preserved in the University of Maryland library, in the state of Baltimore.
Spiritualist photos
According to the physiologist Charles Richet (1850-1935), metaphysics is the scientific study of ‘paranormal’ phenomena. Richet was also interested in the material form of a mysterious substance certain mediums were able to produce: the ‘ectoplasm’. In order to conduct independent scientific research, Richet took part in the creation of the International Metaphysical Institute. The existence of this institute was undermined by controversies with the scientific teams at the University of La Sorbonne; one such quarrel centred on the medium Marthe Béraud (1886-1968), known by the name of Eva Carrière. Over a twenty-year period, Marthe Béraud undertook a series of experiments under the supervision of the sculptor Juliette Alexandre-Bisson and, from 1909, the German doctor Albert von Schrenck-Notzing. She was never once caught in the act of deception. As with the portraits of the hystériques de la Salpêtrière or Marey’s air movement studies, the resulting photographs have an undeniable aesthetic appeal, both in terms of framing and the mounting effect created by the various types of ‘apparitions’.
UFOs and aliens
Circa 1950s
The UFO phenomenon fascinated the public for decades, established as a material reality but with no clearly determinable source to explain their sightings: were they hoax versions of natural phenomena– as is the case with three of the photographs presented here – or secret planes carrying out military tests, or a genuine sign of an extraterrestrial presence? The public imagination was especially in thrall to these phenomena during the 1950s, with an abundance of science-fiction novels and the first genre-specific films appearing on the screens. For the seven first months of 1952, the American press was overwhelmed with hundreds of articles recounting UFO sightings. The American air force, which in 1947 created a special unit to analyze this type of phenomena, investigated the more intriguing reports. This famous photograph, which appears to show a factory and a car park, was taken on the 16th July 1952 by Shell Alpert, photographer at the coastguards’ air station in Salem, Massachusetts. The image was made public by the American lifeguard service on the 1st August 1952.
Melvin Way
1954, South Carolina, United States
Born in South Carolina, Melvin Way was raised in Brooklyn. At school he developed a passion for the sciences. As a young adult, he suffered from mental health problems, forcing him to discontinue studying at the Technical Career Institute in New York. Following this, Way became progressively marginalized, and in a short time had become homeless. In the 1980s he met the artist Andrew Castrucci, who took care of him and encouraged him to pursue his artistic endeavors; he was subsequently accepted at the Healing Arts Initiative in New York. His small-scale collages, which he keeps folded in his pocket or hidden in his books, are made up of small pieces of paper stuck together, and covered in black ballpoint pen with ‘mathematical’ or ‘chemical’ formulae together with mysterious symbols and words, and covered in places by adhesive tape. These collages, around five-hundred in total, demand many hours of regular work, sometimes years apart. Way builds his world through associating sequences of past and present events, which, though imaginary, are all too real to him.
Abandoned at the age of 7, Adolf Wölfli worked as a farmhand. He spent two years in prison following his arrest for indecent assault in 1890. Diagnosed as schizophrenic, he was admitted to the Waldau in 1895, and spent the rest of his life there. Wölfli’s work includes hundreds of drawings, musical scores, collages, as well as extensive writing, creating an imaginary 25,000-page biography, in which everything is reinvented: history, geography, religion, the arts, and so on. After 1905, he regularly used collages in his algebra and geography notebooks; his last work, Funeral March (1928-1930) uses them exclusively. Wölfli recycled everything he could lay his hands on: wrapping paper, adverisements, city maps, restaurant menus, clinical reports, illustrations of every kind, and photographs cut from newspapers (colored ilages of traditional Japan, landscapes, celebrity portraits, cosy interiors, etc), freely juxtaposing external events with key moments in his own life.
French to English: Les Rencontres d'Arles festival: military objects (titles) General field: Tech/Engineering Detailed field: Military / Defense
Source text - French Grenades du lieutenant Gino Minucciani
Lance-tracts pour avion d'Émile Feuillette
Lance-tracts pour avions (intérieur de l’appareil) de M. Deny
Lance-tracts pour avions du lieutenant Maurice Lender
Lance tract pour avion (modèle à parachute) de E. Oudot
Lance-tracts du docteur Albert Maurice
Boite à mitraille de 75 du docteur Albert Maurice
Grenade percutante du docteur Albert Maurice
Trompette de Jean Perrin
Liaison acoustique Jean Perrin et Fabry
Liaison acoustique Jean Perrin et Fabry
Cagoule anglaise. Masque Ihler. Section Hygiène
Masques de la Société de Bonneterie Roannaise. Section Hygiène
Masque L.P.. Masque Burgin. Section Hygiène
Masque T.N.. Masque de la IV Armée 1915. Section Hygiène
Masques L.P.. Section Hygiène
Masque allemand. Masque Saunier à soupape M.C.G. Section Hygiène
Masques du docteur Sicard. Section Hygiène
Masque de Jean-Paul Langlois. Cagoule contre les flammes du docteur Henri Pottevin. Section Hygiène
Masques M² nouveau et ancien modèles. Section Hygiène
Nuages artificiels produits par le chlorhydrate d'ammoniaque par Auguste Trillat
Explosions de Bourges
Briquette de sciure de M. Carré
Radiateur portatif de chauffage de M. G. Peyrot
Masque pour chevaux de M. Giroux
Tympanophile de Boissard & Faure et Perd-son de Waishof
Instrument pour le tracé des parallèles du lieutenant Albert Baldit
Appareil téléphonique du Caporal Grandvoinnet
Obus fuselé de M. Fouque
Destruction des mines sous-marine par Ferdinant Harson
Support contrôleur d’armes pour l’affût des mitrailleuses de M. Thomas
Lanterne sourde de M. Bouvier
Fusée de signalisation de Paul Schlesinger-Ruggiéri
Réflecteur de Jacques Dourlen
Anémomètre du sous lieutenant Edmond Rothé
Treuil du lieutenant Maurice Lender
Économiseur de gaz d’Hilarion Rousset
Acoustique pour communication en avion du lieutenant Robert Levaillant
Dispositif pour le tir contre avion de M. Martineau
Épaulière porte brancard de M. Ballini
Grenades de M. Olier
Plaques de percussion pour grenade de Pichon-Beauchêne
Obus Fritsch
Dérouleur Baglin
Écoute de mine de Jean Perrin
Pied de fusil mitrailleur
Avertisseur d'arrêt sur voiture de Léonide Belovsoroff, décembre 1928
Mitrailleur Vickers, essais de stabilité à l’atelier de Jacques Rodocanachi, février 1918
Mitrailleur Saint-Etienne, essais de stabilité à l’atelier de Jacques Rodocanachi, février 1918
Mitrailleur Hotchkiss, essais de stabilité à l’atelier de Jacques Rodocanachi, février 1918
Mitrailleur Colt, essais de stabilité à l’atelier de Jacques Rodocanachi, février 1918
Bande chargeur de mitrailleuse Saint-Étienne par les frères Peugeot
Lance grenades du lieutenant Gino Minucciani. 700
Fusée lance flèche de M. Navarre
Grenades de M. Olier
Liaison téléphonique de Jean-Baptiste Bret, Gabriel Lasserre et François Judas
Fusée de signalisation de M. Paul Schlesinger-Ruggiéri
Obus de Constantin Chilowsky
Allumeur à retard du docteur Albert Maurice
Grenade offensive percutante du docteur Albert Maurice
Boite à mitraille de 37 du docteur Albert Maurice
Boite à mitraille de 75 du docteur Albert Maurice
Visière protectrice contre blessures oculaires des docteurs Louis Landret et Aron Polack
Fusil équilibré du lieutenant-colonel Armand-Frédéric Faucon
Le rampeur de M. Caufer
Sangle du sous-lieutenant Tallet pour le transport du matériel des mitrailleuses
Visière protectrice contre blessures oculaires des docteurs Louis Landret et Aron Polack
Dispositif téléphonique adapté au masque à gaz de Vitus Dish. 689
Appareil d'écoute d'avions du Capitaine Henri Bougier
Myriaphone de Jean Perrin
Tourelle pour l’observation des oiseaux et des avions de Jules-Louis BRETON et Paul BRETON
Appareil électrique "Thermo-Fox", de George Fox
Transport des aliments chauds de M. Déjean
Pain français et pain non traité de Messieurs Louis Lapicque et René Legendre
Lit pliant des Frères Bur, 5 Avril 1918
Cuiseur de tranchées de M. Perry
Moustiquaire de M. Lamoureux
Biberon pour bouteille thermos pour avions du Sous-lieutenant Maurice Poumet
Canon de campagne automobile (75 modèle 1897) sur char Renault. Projet de la section technique de l’automobile. Ensemble avec élévation et coupe longitudinale. Échelle 1/5. Dessin 970, cyanotype
Machine à laver et sécher la vaisselle, 17 septembre 1926, cyanotype
Société Anonyme de Construction des Appareils Ménagers – Motolaveur
Les Motolaveurs SACAM au 3e Salon des Appareils Ménagers
Revue de l’Office national de recherche industrielle et des inventions, imprimé, plaque de verre au gélatino-bromure d'argent
Fils et grappins anti-avions du docteur Albert Maurice
Lance-tracts du docteur Albert Maurice
Grenades anti-avion et torche instantanée de Foug par le docteur Albert Maurice
Casque du docteur Aron Polack
Cuirasse Mercier
Sangle pour le transport du matériel des mitrailleuses du sous-lieutenant Tallet
Lit de repos démontable "Le Désiré" 2ème modèle de Jean-Marie Congin, laboratoire du Génie, 15 juin 1922, plaque de verre au gélatino-bromure d'argent
Lit de repos démontable "Le Désiré" 2ème modèle de Jean-Marie Congin, laboratoire du Génie, 15 juin 1922, plaque de verre au gélatino-bromure d'argent
Chaise de repos démontable de peu d'encombrement de Jean-Marie Congin, 14 septembre 1923
Lit de campement démontable monté (avec figurant) d’Abel Sagot – Laboratoire Mécanique, 20 avril 1922
Siège démontable pour la campagne de Jean-Marie Congin, 24 mai 1923
Brouette pliante d’Alexandre Darton, Salon des Appareils Ménagers, 22 décembre 1923
Pelle-bêche avec pied articulé pour minimiser l'effort de Vion, 23 avril 1920
Machine à laver mixte pour la vaisselle et le linge (petit modèle à main) de Jules-Louis Breton, 27 novembre 1924
Machine à laver la vaisselle de Jules-Louis Breton, 10 octobre 1923
Machine à laver la vaisselle de Jules-Louis Breton pris à l'atelier, 22 octobre 1923
Machine à laver la vaisselle pris chez M. Jules-Louis Breton, 22 octobre 1923
Machine à laver la vaisselle de Jules-Louis Breton à Bellevue, 24 octobre 1927
Machine à laver la vaisselle de Jules-Louis Breton (de grande capacité), 11 juin 1925
Machine à laver de Jules-Louis Breton , 18 mai 1923
Aspirateur à poussières, décembre 1926
Le lavage des planchers et carrelages par Paul Breton, décembre 1926
Brosseuse rotative et alternative « La Seule » en fonctionnement au Salon des Appareils Ménagers, 05 novembre 1923
Cireuse appareil « Le Triplex » de Jean Mougenel au Salon des Appareils Ménagers, 05 novembre 1923
Aspirateur « Royal » de l’agence D'Arcis et D'Arcis au Salon Appareil Ménagers, 21 octobre 1924
Aspirateur balai « Aspirette » du Comptoir de la Madeleine au Salon Appareil Ménagers, 21 octobre 1924
Appareil à passer le fils dans l’aiguille par M. Rada,08/01/1929
Pendule de Paul-Marcel Le Rolland pour l'étude des vibrations, 17 février 1933
Balance d’Aimé Cotton, laboratoire de physique, 05 novembre 1928
Pompe pour le détachage des effets (tissu), laboratoire d’hygiène, M. Faloux, 28 février 1923
Appareil à ailes battantes de René de Tryon-Montalembert, 6 décembre 1934
Lampe polygonale pour bloc opératoire du laboratoire de photographie du docteur Aron Polack, 23 décembre 1922
Deux masques du laboratoire d’hygiène, par René Legendre et Maurice Nicloux, 10 octobre 1922
Téléphone automatique avec enrouleur de fils de Maillard, 04 décembre 1929
Tabouret réglable automatique, 02 mars 1924
Lunettes obturant le champ visuel du laboratoire biologie, décembre 1926
Salon des Arts Ménagers, Grand Palais, 28 janvier 1926
Appareil de dosage « Spumomètre » de Charles-Pierre Quillard du laboratoire de chimie, 31 juillet 1931
Lunettes avec monture sur tête d'un modèle, laboratoire du génie, 12 juin 1943
Projecteur, laboratoire du Génie, 13 décembre 1921
Machine à faire des cachets, 12 juillet 1933
Lunettes pour stéréo, laboratoire de photographie, 20 décembre 1922
Balance pour le pesage des souris, 16 décembre 1921
Chrono Ciné, laboratoire de mécanique, 13 février 1924
Robinet en coupe, 13 mars 1929
Appareil, laboratoire de physique, 04 mai 1943
Thermomètre avec rallonge de fil de Charles Gorceix, laboratoire d’aéronautique, 17 mars 1922
Lampe de poche électromagnétique à turbine à air par M. Lorin, laboratoire de mécanique, 27 octobre 1923
Appareil, Salon des Appareils Ménagers, 22 décembre 1923
Récupérateur de Charles-Pierre Quillard, 22 décembre 1923
Trottoir roulant sous le péristyle du bâtiment S, Bellevue, 18 novembre 1925
Masques à gaz avec bouteille collective par René Legendre et Maurice Nicloux, 22 mai 1927
Démonstration d’extincteur du laboratoire chimie par Charles-Pierre Quillard, 22 mai 1929
Télémètre stéréoscopique sur pied pris à Arnouville, laboratoire de physique, 06 septembre 1920
Lance d'incendie pour pompier, laboratoire de mécanique, 27 décembre 1920
Essais de masque à oxygène de René Legendre et Maurice Nicloux du laboratoire d’hygiène,19 janvier 1923
Cornets acoustiques pour le repérage des avions de Georges Mabboux, 31 mai 1935
Appareil pour effectuer le mouvement respiratoire de Germain Panis, 26 avril 1923
Meuble classeur pour bureau, 24 avril 1924
Vaporisateur à peindre du laboratoire de chimie, 03 mars 1926
Tapis brosse en caoutchouc, laboratoire du Génie, 05 mars 1924
Brosse à parquet, 23 décembre 1927
Ceinture avec ballons sur personnage, cliché demandé par Albert Toussaint,laboratoire d’aéronautique, 2 juillet 1938
Fusil, 28 avril 1926
recherches scientifiques et industrielles et des inventions - Masque avec tube sur figurant par René Legendre et Maurice Nicloux, 16 décembre 1925
Scie circulaire, laboratoire de mécanique, 08 juin 1927
Spécimens de poireaux monstres, M. Weissmann, 24 mai 1930
Appareil réchauffeur, 17 octobre 1924
Appareil à faire de la glace, 12 décembre 1924
Brosse mécanique pour l’étrillage des chevaux, 09 septembre 1921
Lunettes avec monture sur tête d'un modèle, 12 juin 1943
Micro manipulateur, laboratoire Photo, 14 octobre 1937
Thermomètre avec rallonge de fil de Charles Gorceix, laboratoire d’aéronautique, 17 mars 1922
Appareil pour désertir les boîtes dans les avions, 08 juillet 1938
Pénétromètre pour contrôle de Roger Ulrich – Laboratoire Biologie du Froid, 14 mai 1946
Essais d'extincteur mousse de M. Roux sur panneaux électrisés, 20 février 1930
Avertisseur de virage sur voiture de Léonide Belovsoroff, décembre 1928
Inventaire des plaques photographiques de l’Office Nationale des Inventions
Le théâtre de la prise de vue
Disposition pratique des appareils pour l'écoute terrestre
Panier à salade pliant de M. Henri-Léon-Xavier Gautreau, 24 avril 1924
Lunettes obturant le champ visuel, décembre 1926
Casque acoustique de Georges Mabboux porté par M. Blois
Masque du laboratoire Hygiène de l’Office nationale des inventions, par René Legendre et Maurice Nicloux, 10 décembre 1922
Disques pour projection sur nuages pour le Salon des Arts Ménagers de 1928 au Grand Palais, 19 janvier 1928
Le lance flamme
Jules-Louis BRETON et les membres de la section des Études et des Expériences Techniques de la Direction des inventions assistent aux essais de lance-flammes dans un champ et dans une tranchée.
L’écouteur de Jean Perrin - Appareil écouteur Jean Perrin
Le hangar gonflable de Gabriel Voisin
La Direction des Inventions teste le hangar pneumatique inventé par Gabriel Voisin. Gonflable en moins d'une minute il est soumis à l'autorité militaire pour équiper les soldats.
Une immense bâche reliée à un appareil prend au gonflage la forme d'un hangar en arche. Un homme se hisse dessus pour en tester la résistance. Huit hommes suffisent à le déplacer. Le dégonflage est aussi rapide.
Engin anti-barbelé de Louis Boirault
Déformations d’hélice observés de face et de profil
Les mouvements d'hélice d'un avion militaire sont observés de profil et de face.
La Machine à laver la vaisselle de Jules-Louis Breton
Présentation de différents modèles de machine à laver la vaisselle à l'occasion du salon des Arts ménagers de 1923. Démonstration du mode de fonctionnement et de la facilité de l'emploi (remplissage de la machine, mise en route...).
Etude psychopysiologique du trottoir roulant
En 1925, à la demande de Jules-Louis Breton, directeur de l'ONRSI, le Professeur Henri Piéron a réalisé une étude psychophysiologique sur l'effet des accélérations sur l'organisme et l'équilibre des utilisateurs des trottoirs roulants type Boucher et De Lens & Halter.
L'expérience filmée se déroule sur le dispositif Boucher lancé à différentes vitesses, sur lequel un jeune homme porte, attaché à son dos, une tige rigide servant d'index des inclinaisons du thorax ; un métronome réglé à deux battements par seconde permet de mesurer les angles.
Translation - English Grenades, Lieutenant Gino Minucciani
Tract-launcher, Émile Feuillette
Tract-launcher (device interior), M. Deny
Tract-launcher, Lieutenant Maurice Lender
Tract-launcher (parachute model), E. Oudot
Tract-launcher, Dr. Albert Maurice
75mm grapeshot canister, Dr. Albert Maurice
Pear grenade, Dr. Albert Maurice
Trumpet, Jean Perrin
Transverse communication link, Jean Perrin and Fabry
Transverse communication link, Jean Perrin and Fabry
Anti-gas mask. Ihler mask. Hygiene section
Masks, Société de Bonneterie Roannaise. Hygiene section
L.P. mask, Burgin mask. Hygiene section
T.N. mask, fourth army mask, 1915. Hygiene section
L.P. mask. Hygiene section
German mask. M.C.G. Saunier (respiratory) mask with exhalation valve. Hygiene section
Masks, Dr. Sicard. Hygiene section
Mask, Jean-Paul Langlois. Anti-flame balaclava hood, Dr. Henri Pottevin. Hygiene section.
M2 masks, new and old models. Hygiene section
Artificial clouds produced from ammonia hydrochloride, Auguste Trillat
Explosions in Bourges
Sawdust briquettes, M. Carré
Portable electric heater, M. G. Peyrot
Protection mask for horses, Mr. Giroux
Tympanophile, Boissard & Faure and soundproofing device, Waishof
Parallel drawing instrument, Lieutenant Albert Baldit
Telephone device, Corporal Grandvoinnet
Elongated shells, M. Fouque
Underwater mine destruction, Ferdinant Harson
Machine-gun barrel holder, M. Thomas
Dark lantern, M. Bouvier
Signal flare, Paul Schlesinger-Ruggiéri
Reflector, Jacques Dourlen
Anemometer (wind gauge), Sub-Lieutenant Edmond Rothé
Winch, Lieutenant Maurice Lender
Gas economizer, Hilarion Rousset
Headset for aircraft communication, Lieutenant Robert Levaillant
Aircraft-firing device, M. Martineau
Stretcher-bearing shoulder pad, M. Ballini
Grenades, M. Olier
Grenade strike plate (for grenades), Pichon-Beauchêne
Shell, Fritzch
Unwinder, Baglin
Mine listening device, Jean Perrin
Machine-gun stand
Engine out caution light (car), Léonide Belovsoroff, December 1928
Vickers machine-gun stability tests, Jacques Rodocanachi workshop, February 1918
Saint-Etienne machine-gun stability tests, Jacques Rodocanachi workshop, February 1918
Hotchkiss machine-gun stability tests, Jacques Rodocanachi workshop, February 1918
Colt machine-gun stability tests, Jacques Rodocanachi workshop, February 1918
Machine-gun loading belt, Saint-Étienne, Peugeot Brothers
Grenade launcher, Lieutenant Gino Minucciani. 700
Arrow-launcher rocket, M. Navarre
Grenades, M. Olier
Telephone link, Jean-Baptiste Bret, Gabriel Lasserre and François Judas
Signal flare, M. Paul Schlesinger-Ruggiéri
Shell, Constantin Chilowsky
Delay igniter, Dr. Albert Maurice
High explosive (offensive) grenade, Dr. Albert Maurice
Grapeshot canister (37mm), Dr. Albert Maurice
Grapeshot canister (75mm), Dr. Albert Maurice
Protective visor (protecting against eye injury), Drs. Louis Landret and Aron Polack
Balanced rifle, Lieutenant-Colonel Armand-Frédéric Faucon
The crawling soldier, M. Caufer
Strap for transporting machine-gun equipment, Sub-Lieutenant Tallet
Protective visor (protecting against eye injury), Drs. Louis Landret and Aron Polack
Telephone device adapted for gas-masks, Vitus Dish. 689
Aircraft listening device, Captain Henri Bougier
Myriaphone, Jean Perrin
Turret for bird and aircraft observation, Jules-Louis BRETON and Paul BRETON
Electric "Thermo-Fox" unit, George Fox
Hot food transportation, M. Déjean
French bread and untreated bread, Louis Lapicque and René Legendre
Folding bed, Bur brothers, 5th April 1918
Trench cooker, M. Perry
Mosquito net, M. Lamoureux
Feeder for Thermos bottles used in aircraft, Sub-Lieutenant Maurice Poumet
Automobile field gun (75mm 1897 model) mounted on Renault tank. Diagram of technical section of automobile. With lifting and longitudinal cut. Scale:1 to 5. Figure 970, cyanotype
Dish washer and dryer, 17th September 1926, cyanotype
‘Motolaveur’ dish-washing machine, Household Appliance Manufacturing Company (‘Société Anonyme de Construction des Appareils Ménagers’)
SACAM ‘Motolaveur’ dish-washing machine at the 3rd edition of the Household Appliances Show
Journal from the national board of industrial research and inventions, print-out, gelatino-bromide glass plate
Anti-aircraft wires and grappling hooks, Dr. Albert Maurice
Tract-launcher, Dr. Albert Maurice
Anti-aircraft grenades and Foug instant torch, Dr. Albert Maurice
Helmet, Dr. Aron Polack
Mercier breastplate
Strap for transporting machine-gun equipment, Sub-Lieutenant Tallet
Dismountable day bed ‘Le Désiré’ (2nd model), Jean-Marie Congin, engineering laboratory, 15th June 1922, gelatino-bromide glass plate
Dismountable day bed ‘Le Désiré’ (2nd model), Jean-Marie Congin, engineering laboratory, 15th June 1922, gelatino-bromide glass plate
Dismountable and compact reclining chair, Jean-Marie Congin, 14th September 1923
Assembled dismountable camping bed, Abel Sagot – mechanics laboratory, 20 April 1922
Dismountable country chair, Jean-Marie Congin, 24th May 1923
Foldable wheelbarrow, Alexandre Darton, Household Appliances Show, 22nd December 1923
Garden spade with facilitating swivel pad, Vion, 23rd April 1920
Pluri-function dish and clothes-washing machine (small model) Jules-Louis Breton, 27th November 1924
Dishwashing machine, Jules-Louis Breton, 10th October 1923
Dishwashing machine (capture taken at workshop), Jules-Louis Breton, 22nd October 1923
Dishwashing machine (capture taken at the home of Jules-Louis Breton), 22nd October 1923
Dishwashing machine, Jules-Louis Breton, Bellevue, 24th Octobre 1927
High-capacity dishwashing machine, Jules-Louis Breton, 11th June 1925
Dishwashing machine, Jules-Louis Breton, 18th May1923
Dust vacuum cleaner, December 1926
Floor and tile cleaning by Paul Breton, December 1926
Rotary-motion scrubber and alternative ‘La Seule’ in operation at the Household Appliances Show, 5th November 1923
Floor-polishing appliance, ‘Le Triplex’, Jean Mougenel, at the Household Appliances Show, 5th November 1923
Vacuum cleaner, ‘Royal’, D'Arcis and D'Arcis agency, at the Household Appliances Show, 21st October 1924
Upright vacuum cleaner, ‘Aspirette’, Comptoir de la Madeleine, at the Household Appliances Show, 21st October 1924
Needle-threading appliance, M. Rada, 8th January 1929
Pendulum for studying vibrations, Paul-Marcel Le Rolland, 17th February 1933
Scales, Aimé Cotton, physics laboratory, 5th November 1928
Stain-removal pump (for clothing fabrics), hygiene laboratory, M. Faloux, 28th February 1923
Wing-flapping device, René de Tryon-Montalembert, 6th December 1934
Polygonal lamp for photography, laboratory operating room, Dr. Aron Polack, 23rd December 1922
Two hygiene laboratory masks, René Legendre and Maurice Nicloux, 10th October 1922
Automatic telephone with wire spool, Maillard, 4th December 1929
Automatic adjustable stool, 2nd March 1924
Visual field-limiting glasses, December 1926
Household Arts Show, Grand Palais, 28th January 1926
Dosing device, ‘Spumomètre’; Charles-Pierre Quillard, chemistry laboratory, 31st July 1931
Framed glasses displayed on model, engineering laboratory, 12th June 1943
Projector, engineering laboratory, 13th December 1921
Tablet-making machine, 12th July 1933
Stereo glasses, photography laboratory, 20th December 1922
Scales for weighing mice, 16th December 1921
Chrono Ciné, mechanics laboratory, 13th February 1924
Tap (cross-section), 13th March 1929
Apparatus, physics laboratory, 4th May 1943
Thermometer with wire extender, Charles Gorceix, aeronautics laboratory, 17th March 1922
Electromagnetic air turbine flashlight, M. Lorin, mechanics laboratory, 27th October 1923
Appliance, Household Appliances Show, 22nd December 1923
Recuperator, Charles-Pierre Quillard, 22nd December 1923
Moving walkway under peristyle of building S, Bellevue, 18th November 1925
Gas masks with communal cylinder, René Legendre and Maurice Nicloux, 22nd May 1927
Extinguisher demonstration, chemistry laboratory, Charles-Pierre Quillard, 22nd May 1929
Stand-mounted stereoscopic rangefinder, Arnouville physics laboratory, 6th September 1920
Fire hose for firefighter, mechanics laboratory, 27th December 1920
Oxygen mask tests, René Legendre and Maurice Nicloux, hygiene laboratory, 19th January 1923
Ear horns for aircraft detection, Georges Mabboux, 31st Mai 1935
Apparatus for breathing movement, Germain Panis, 26 avril 1923
Office filing cabinet, 24 avril 1924
Paint sprayer, chemistry laboratory, 3rd March 1926
Rubber floor brush, engineering laboratory, 5th March 1924
Floor brush, 23rd December 1927
Flask-equipped belt, photo requested by Albert Toussaint, aeronautics laboratory, 2nd July 1938
Rifle, 28th April 1926
Office for Scientific, Industrial, and Inventions Research: mask with tube, René Legendre and Maurice Nicloux, 16th December 1925
Circular saw, mechanics laboratory, 8th June 1927
Monster leek samples, M. Weissmann, 24th May 1930
Heating unit, 17th October 1924
Ice-making appliance, 12th December 1924
Mechanical horse-grooming brush, 9th September 1921
Framed glasses displayed on model, 12th June 1943
Micromanipulator; photo laboratory, 14th October 1937
Thermometer with wire extender, Charles Gorceix, aeronautical laboratory, 17th March 1922
Decapping device for aircraft, 8th July 1938
Penetrometer, Roger Ulrich – low-temperature biology laboratory, 14th May 1946
Foam-type extinguisher tests on electrified panels, 20th February 1930
Car bend-alerting device, Léonide Belovsoroff, December 1928
Photographic plate inventory, National Office for Inventions
Shooting theatre
Practical layout for on-ground listening devices
Folding paddy wagon, M. Henri-Léon-Xavier Gautreau, 24th April 1924
Visual field-limiting glasses, December 1926
Headset, Georges Mabboux, worn by M. Blois
Mask from the National Office for Inventions hygiene laboratory, René Legendre and Maurice Nicloux, 10 December 1922
Discs for projection on clouds, 1928 Household Arts Show at the Grand Palais, 19th January 1928
The flamethrower
Jules-Louis BRETON and members of the Directorate of Inventions (Technical Studies and Experiment section) attend flamethrower tests in a field and trench.
Listening device, Jean Perrin
Inflatable hangar, Gabriel Voisin
The Directorate of Inventions test the pneumatic hangar invented by Gabriel Voisin. Inflatable in under a minute, it is subject to the military authority for equipping soldiers.
A huge tarp connected to an inflating device takes the form of an arch-shaped hangar upon inflation. A man climbs upon the hangar to test resistance. Eight men are required to move the apparatus. Deflation is equally time-efficient.
Anti-barbed wire device, Louis Boirault
Propellor deformations (front and profile view)
Military aircraft propellor movements are observed from front and side.
Dishwashing machine, Jules-Louis Breton
Various washing machine models are presented at the 1923 Household Arts Show. The demonstration highlights operating mode and ease of use (e.g. filling and starting the machine)
Moving walkway psychophysical study
In 1925, at the request of Jules-Louis Breton, Director of the ONRSI (National Office for Scientific, Industrial, and Invention research), Professor Henri Piéron conducted a psychophysical study examining the effect of acceleration on both the body and balance of users of walkways of the types manufactured made by Boucher and De Lens & Halter.
The filmed experiment is undertaken on a Boucher walkway run at different speeds, a young man carries a rigid stem on his back, indicating thorax gradients; the angles are measured using a metronome set at two beats per second
More
Less
Translation education
Master's degree - St. Andrews University
Experience
Years of experience: 21. Registered at ProZ.com: Sep 2014.
I am a trilingual (English - French - Italian) professional based in Paris with over 14 years' experience working in different fields, both linguistically and technically oriented (Pedagogical and Project Management - transport/O&M sector), each entailing copywriting, translation and (simultaneous) interpretation work.
My experience in copywriting, translation and interpreting includes:
- Translating 20-page documents for France's foremost photography festival (Les Rencontres d'Arles), including artist biographies and desciptions displayed at the festival itself.
- Copywriting and translating bachelor-level (BA) university pedagogical programmes in the Audiovisual and Project Management fields;
- Copywriting and translating online promotional content, course handbooks, and catalogues for potential and current clients in the audiovisual field
- Copywriting and/or translating Operations and Maintenance Technical Memorandum (over 200 pages) from French to English for all aspects of Operations and Maintenance on transport networks, notably:
- hard and soft Facilities Management (HVAC, MEP, Cleaning, Security..)
- equipment description catalogues (electrical, plumbing, water systems)
- confidentiality agreements (French - English and English - French)
- maintenance task schedules (150 pages)
- commercial and promotional content
- company history presentations.
- Providing simultaneous interpretation in the following contexts:
- presentation of CMMS software (3-day interpreting French - English)
- meetings and negotiations with international clients and subcontractors (Saudi, Qatari, Lebanese..) (French - English and English - French)
- bilingual Powerpoint presentations.
- client relation workshops: as part of my work in the transport sector, I have given full-day workshops, in consecutive French and English, on Client Relations.
E-learning: creating and translating (French-English) content for e-learning programmes
Freelance translating: E-learning website content (French - English), medical documents, political documents.